Donald Trump a mis sa menace à exécution. À compter de ce 1er juin, l'acier et l'aluminium importés par les États-Unis depuis le Canada, l'Union européenne et de nombreux autres pays sont taxés à 25 % et 10 %. Les représailles n'ont pas traînées.
Ce ne sont pas les pays aux pratiques commerciales injustes qui sont visés, mais bel et bien les alliés des Etats-Unis : l'Union européenne, le Canada et le Mexique. Au nom de "la sécurité nationale", Donald Trump impose de nouvelles taxes douanières sur les importations d'aluminum et d'acier.
Peu habitué à montrer les dents face au partenaire américain, Justin Trudeau a lancé la risposte. Premier fournisseur d'aluminium et d'acier des États-Unis, le Canada est le premier pays impacté par les mesures protectionnistes de Washington. Il a donc répliqué.
Action, réaction
Pour un total de 16 milliards et demi de dollars canadiens, une série de produits américains, de l'acier au whisky, sont désormais surtaxés par Ottawa. Touchée elle aussi l'Union européenne a annoncé des représailles, mais se retient pour l'instant de parler de "guerre commerciale".
"L'Union Européenne va entamer aujourd'hui une procédure auprès de l'Organisation mondiale du Commerce (OMC) et imposer des taxes supplémentaires sur un certain nombre d'importations en provenance des États-Unis, ce qui ne veut pas dire que les États-Unis ne sont pas nos plus proches partenaires et alliés. Mais l'Union doit défendre ses intérêts", déclare Federica Mogherini, haute représentante de l'Union européenne pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité.
Également frappé par les taxes américaines et en délicatesse avec Washington dans le dossier de l'ALENA, le Mexique a pris des mesures équivalentes sur divers produits en provenance des États-Unis.
Une guerre commerciale à l'échelle mondiale ?
C'est dans une petite station de ski, non loin de Vancouver, que sont réunis depuis jeudi les ministres des Finances du G7. "Aujourd'hui, nous envoyons ce message : ces taxes n'ont pas de sens d'un point de vue économique", déclare le ministre des Finances canadien Bill Morneau.
Donald Trump s'en soucie-t-il ? Pour lui, à 6 mois des élections cruciales de mi-mandat, l'objectif est ailleurs. Mais c'est oublier un peu vite que son électorat pourrait lui aussi pâtir de cette guerre commerciale...