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Sophie Golstein TV5Monde
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Etats-Unis : chez les Démocrates, les femmes en première ligne

Aux Etats-Unis, la campagne pour la présidentielle de 2020 est déjà lancée. Et chez les Démocrates, les femmes sont en première ligne ! Quatre femmes candidates à la primaire pour l'heure, trois sénatrices et une députée, âgées de 37 à 69 ans.

C'est à Hawaï sur sa terre d'élection que la démocrate Tulsi Gabbard a donné le coup d'envoi de sa campagne pour l'investiture à la présidentielle de 2020. Dernière en date à se positionner, c'est une ancienne de la guerre d'Irak, où elle était postée dans une unité médicale. 

L'ex-militaire, d'origine samoane et amatrice de surf, explique vouloir "restaurer la dignité, l'honneur et le respect de la charge présidentielle". Entendez par là, une charge abîmée par l'actuel locataire de la Maison-Blanche.
 
 Ce pays est déchiré par des politiques et des entreprises ultra-puissantes. Des gens qui sèment la haine, le sectarisme et la peur et qui dressent les Américains les uns contre les autres sur la couleur de leur peau.
Tulsi Gabbard, élue démocrate, candidate à l'investiture présidentielle pour 2020
Première élue au Congrès d'origine hindouiste, Tulsi Gabbard avait choisi de soutenir Bernie Sanders contre Hillary Clinton en 2016. Autrefois opposée au mariage entre personnes de même sexe, elle y est désormais favorable après avoir présenté ses excuses à ceux qu'elle aurait pu offenser. Très critiquée, sa visite à Bachar al-Assad en 2017 lors d'un voyage en Syrie en mission d'observation. "Quand on me l'a proposé, j'avais estimé que c'était important de le faire", avait-elle tenté par la suite de se justifier.  
 
La jeune quadra au sourire éclatant est la quatrième à déclarer son ambition du côté des femmes démocrates qui ont fait une irruption en force aux élections de mi-mandat en novembre. Elles constituent désormais plus d'un quart de la Chambre des représentants.

Sous le regard bienveillant de sa présidente, Nancy Pelosi, ces élues sont déterminées à surfer sur la vague anti-Trump. Le président vient de fêter ses deux ans à la Maison-Blanche.

Parmi les novices, révélation sans conteste de la rentrée parlementaire, et à gauche sur l'échiquier démocrate, Alexandria Ocasio-Cortez, l'élue de l'Etat de New York. Sa personnalité, son charisme et son sens de la répartie, verbale ... comme dansée, font un tabac sur les réseaux sociaux. Sans oublier sa proposition d'imposer les riches à 70%. Les Républicains la honnissent. Pour la présidentielle de 2020, elle passe son tour. Bien obligée ... car trop jeune, à 29 ans, pour prétendre à la magistrature suprême. Partie remise, sans doute.

Pour Elisabeth Warren, c'est une nouvelle tentative. La sénatrice du New Hampshire a été la première à briguer l'investiture des Démocrates pour la présidentielle l'an prochain.

En lice également, Kamala Harris, magistrate de formation, ancienne procureure de Californie, et fille d'immigrés venus de Jamaïque et d'Inde.
 
Comment je me décris ? Comme une Américaine fière de l'être (...) Ma préoccupation concernant notre politique étrangère, c'est qu'on ne peut pas la  conduire sur twitter.
Kamala Harris, sénatrice démocrate, candidate à l'investiture pour la présidentielle de 2020
L'opposition à Trump, la défense des plus modestes et des plus fragiles, socialement comme fiscalement, la défense des droits des femmes - notamment du droit à l'avortement -, la célébration de l'Amérique dans toute sa diversité, c'est ce qui rassemble ces candidatures féminines, même s'il est bien entendu que chacune, individuellement, jouera sa propre carte.

"Je ne me laisserai pas réduire au silence, pas plus que les millions de femmes qui défilent contre des politiques avec lesquelles elles sont en désaccord", insiste la sénatrice Kirsten Gillibrand, successeure d'Hillary Clinton au Sénat en 2009 lorsque celle-ci devint secrétaire d'Etat. Elle aussi est candidate à l'investiture démocrate en 2020 et fait  figure de conservatrice parmi ses pairs.

La course des primaires au sein du parti démocrate n'en est qu'à ses débuts. Une poignée d'hommes sont également entrés en lice mais les poids lourds semblent prendre leur temps pour se lancer dans la bataille.

L'homme d'affaires milliardaire Howard Schultz a fait savoir qu'il y songeait, déclenchant d'ores et déjà les attaques ciblées de Donald Trump, candidat à sa réélection. Sauf coup de théâtre, jamais à écarter, le parti républicain devrait donner son feu vert au sortant pour se représenter.

Une chose est sûre, avec Trump pour président et vraisemblablement comme candidat républicain en 2020, les Démocrates femmes n'ont jamais été mieux loties pour accéder à la Maison-Blanche.

Reste aussi que le parti va devoir élargir sa base électorale.
Celui ou celle qui sera investi devra l'emporter dans les trois Etats qui ont basculé dans le camp républicain en 2016.