Fil d'Ariane
Donald Trump continue quant à lui de dominer ses quatre poursuivants, notamment les sénateurs Marco Rubio (Floride) et Ted Cruz (Texas). L'homme d'affaires a gagné, avec une marge encore impensable il y a plusieurs mois, les trois derniers scrutins : New Hampshire, Caroline du Sud, Nevada. Il a montré que sa cote dans les sondages n'était pas qu'un mirage et a réussi à ratisser large, des plus conservateurs aux républicains modérés. Aucune controverse, aucun dérapage ne l'a fait trébucher jusqu'ici, mais jamais les attaques contre lui n'ont été aussi dures que ces derniers jours.
"Ce n'est pas moi, je suis un messager, c'est vraiment un mouvement, nous allons reprendre notre pays, nous allons le gérer intelligemment au lieu d'être idiots", a lancé l'homme d'affaires, avec sa casquette rouge "Rendre à l'Amérique sa grandeur", devant une foule record dimanche à Madison, dans l'Alabama - 32.000 personnes, selon lui, un nombre étourdissant pour la campagne électorale américaine.
L'inquiétude s'est transformée en panique chez les barons républicains qui promettent que l'investiture de Donald Trump signera la défaite à la présidentielle de novembre et transformera le parti républicain pour une génération. Mais il n'est plus le pestiféré qu'il était il y a quelques mois. Des élus commencent à se rallier à lui, comme Chris Christie, gouverneur iconoclaste du New Jersey et ex-candidat des primaires. Le déni de réalité commence à se dissiper.
This Chris Christie endorsement of Trump is real signal to GOP establishment that they had better begin thinking about Trump as the future
— Newt Gingrich (@newtgingrich) 26 février 2016
"Le ralliement de Chris Christie est un véritable avertissement à l'establishment républicain pour qu'ils commencent à considérer Trump comme l'avenir", a écrit sur Twitter Newt Gingrich, ancien président de la Chambre des représentants et candidat aux primaires de 2012. L'hégémonie de Donald Trump a provoqué un nivellement par le bas de la campagne, et les insultes volent depuis jeudi, un spectacle déploré par les deux autres candidats en course, le gouverneur de l'Ohio John Kasich et l'ancien neurochirurgien Ben Carson.
Marco Rubio et Ted Cruz ont décidé d'adopter le registre du milliardaire en s'en prenant à son allure, ses faillites, ses revenus. Ted Cruz a sous-entendu que le promoteur immobilier avait pu faire affaire avec la mafia. "C'est un rêve pour le parti démocrate d'avoir le parti républicain dans cet état-là", a dit Marco Rubio à des journalistes samedi, avant de jurer : "Donald Trump ne sera pas le candidat du parti de Lincoln et de Reagan".