Pour ou contre ?
Mais cette dernière exécution catastrophe de Clayton Lockett pourrait aussi participer à remettre en cause la peine de mort. Cette affaire va « laisser des traces dans l’opinion américaine, assure Anne Denis. Car on se trouve dans un système où la justice n’est plus rendue. C’est de la vengeance. On veut absolument qu’il meure. » Le débat dans le pays pourrait être relancé sur cette pratique, à nouveau en place, depuis 1976.
Selon le dernier sondage de l’institut américain
Gallup d’octobre 2013, 60% des citoyens américains sont en faveur de la peine de mort. Le taux le plus bas de ces 40 dernières années. Les mentalités changent (un peu). « La discussion a lieu à l’intérieur de la société américaine même au niveau des procureurs qui se posent des questions, explique Anne Denis. Même si les juges étaient en faveur de cette exécution il y a quelques années, ils sont aujourd’hui plus mesurés et considèrent que la peine de mort n’est pas appliquée de manière équitable et impartiale. »
Les positions changent jusque dans les familles des victimes : « Dans le cas de Charles Warner (l’autre prisonnier censé être exécuté mardi soir, ndlr), par exemple, accusé d’avoir tué et violé un bébé de 11 mois, la mère de la victime était contre la peine de mort. Elle a demandé à ce que l’on n’exécute pas cet homme car moralement elle condamne la peine de mort », raconte Anne Dennis.
Sur Twitter, certains internautes ont d’ailleurs vivement réagit face à cette exécution tortionnaire :
- "Si Clayton Lockett avait été exécuté en Arabie saoudite (décapitation) ou en Irak (pendaison) il serait mort plus vite qu'aux États-Unis."
- "Clayton Lockett est mort comme un cobaye d'une expérience d'essai médical américain qui cherche de nouvelles façons de tuer des gens. L'humanité se transforme en monstre. #2014"