États-Unis : DeSantis défie Trump pour la Maison Blanche

Le républicain Ron DeSantis va se lancer dans la course à la Maison Blanche via un échange sur Twitter avec Elon Musk, coup d'envoi d'une bataille contre Donald Trump. Celle-ci promet d'être extrêmement acrimonieuse.

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Ron Desantis

Le gouverneur de Floride, Ron DeSantis, s'entretient avec un client au Red Arrow Diner lors d'une visite à Manchester, N.H., le vendredi 19 mai 2023.

(AP Photo/Robert F. Bukaty)
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La conversation entre le gouverneur de Floride et le patron du réseau social est prévue à 18H00, heure de Washington (22H00 GMT), et sera modérée par l'homme d'affaires républicain David Sacks.

La candidature de Ron DeSantis est extrêmement attendue auprès des républicains cherchant une alternative à l'ancien président américain de 76 ans, dont il partage les idées, mais pas les outrances.

Le choix de ce format pour un lancement de campagne est toutefois atypique.

"C'est la première fois que l'on va vivre quelque chose comme cela sur un réseau social", s'est félicité Elon Musk, promettant "des questions réponses en temps réel, et non scriptées". Cet échange ne doit pas pour autant être perçu comme un parrainage, a plaidé le milliardaire au positionnement politique ambigu.

Le gouverneur de Floride, 44 ans, est perçu comme le principal rival de Donald Trump pour l'investiture républicaine. Le vainqueur de ces primaires affrontera en novembre 2024 le candidat choisi par le parti démocrate -- très probablement Joe Biden.

Contre la "bien-pensance"

Ron DeSantis a gagné en popularité en multipliant les coups d'éclats ultra-conservateurs sur l'éducation ou l'immigration. Au nom d'une bataille contre la supposée "bien-pensance", il a transformé son Etat en laboratoire des idées conservatrices.

Mais son chemin jusqu'à la Maison Blanche est semé d'embûches.

Le gouverneur, dans lequel de nombreux conservateurs avaient placé leurs espoirs pour la présidentielle après sa réélection triomphale en Floride en novembre 2022, accuse un sérieux retard face à Donald Trump --officiellement candidat depuis le 16 novembre 2022-- selon de nombreuses enquêtes d'opinion.

Des sondages qui doivent être pris avec des pincettes, tant le scrutin est encore loin, mais que Donald Trump s'est empressé de partager sur son réseau social mardi, dès les premières rumeurs de l'annonce de Ron DeSantis.

Le principal handicap de ce père de trois enfants: un manque de charisme, pointé de toutes parts. Et sur lequel le camp Trump n'hésite pas à l'attaquer.

"Annoncer sa candidature sur Twitter, c'est parfait pour DeSantis. Comme ça il n'a pas besoin d'interagir avec qui que ce soit", a ironisé un des conseillers de Donald Trump.

"Greffe de personnalité"

Les hostilités sont lancées. Les invectives entre les deux hommes ont d'ailleurs débuté bien avant que le gouverneur de Floride ne descende officiellement dans l'arène, à coups de déclarations acides et par meetings interposés.

"Le problème avec DeSantis, c'est qu'il aurait besoin de se faire greffer une personnalité", moquait récemment Donald Trump sur son réseau, Truth Social.

Cerné par les enquêtes judiciaires, Donald Trump s'est jeté à corps perdu dans sa seconde course à la Maison Blanche, mobilisant sa base qui lui est en grande partie restée fidèle.

(Re)voir États-Unis : Donald Trump accusé de viol

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Dans ce face-à-face avec Donald Trump, Ron DeSantis pourra tout de même s'appuyer sur un imposant trésor de guerre de 110 millions de dollars.

Il compte puiser dans ces fonds pour essayer de rattraper son retard en inondant le pays de spots publicitaires.

Dans une récente vidéo de son comité d'action politique, un homme pose un autocollant "DeSantis président" pour recouvrir un "Trump 2016" sur une voiture.

C'est un condensé du message que le gouverneur veut transmettre aux électeurs: élu à la tête de la Floride en 2018, avec le soutien de... Donald Trump, Ron DeSantis prétend incarner la nouvelle garde.

Les autres candidats républicains déclarés --Nikki Haley, Tim Scott, Asa Hutchinson-- dépassent eux pour l'instant rarement les 5% d'intentions de vote.