Fil d'Ariane
"Il n'y a pas eu la moindre pression" sur l'Ukraine se défend Donald Trump en marge de l'Assemblée générale de l'ONU, ajoutant : "C'est probablement la plus grande chasse aux sorcières de l'histoire américaine (...) C'est une honte".
Il répond ainsi à la retranscription téléphonique rendue publique par la Maison Blanche, ce mercredi 25 septembre, et dans laquelle il est clair que le le président américain demande à son homologue ukrainien une enquête sur son rival démocrate potentiel à la présidentielle 2020 : Joe Biden.
"On parle beaucoup du fils de Biden et du fait que Biden ait arrêté l'enquête et beaucoup de gens veulent en savoir plus sur le sujet, donc cela serait formidable si vous pouviez vous pencher dessus", dit-il à Volodymyr Zelensky lors de cet échange le 25 juillet.
Donald Trump propose à cette occasion à son homologue ukrainien de travailler en coopération avec son avocat Rudy Giuliani, "un homme très respecté" et avec le ministre américain de la Justice Bill Barr et précise que les deux juristes vont se mettre en contact avec lui prochainement.
Hunter Biden, fils de celui qui est l'un des favoris à la primaire démocrate pour 2020, a été membre de 2014 à 2019 du comité de surveillance du groupe gazier ukrainien Burisma, un temps visé par une enquête par corruption. Lui n'a toutefois jamais été inquiété.
Donald Trump accuse Joe Biden d'avoir réclamé en 2015 le limogeage du procureur général ukrainien pour protéger les intérêts de son fils.
Alors vice-président de Barack Obama, le démocrate a bien exigé le départ de ce procureur, mais dans le cadre d'une campagne de lutte contre la corruption menée avec les Européens et les organisations internationales qui, eux aussi, militaient pour le départ de ce responsable accusé d'entraver les réformes.
Quelques jours avant l'appel entre MM. Trump et Zelensky, le président américain a gelé une aide de près de 400 millions de dollars, destinée à Kiev.
Les démocrates le soupçonnent d'avoir utilisé ce levier pour faire pression sur son homologue afin de nuire à Joe Biden et ont annoncé mardi qu'ils allaient ouvrir une procédure de destitution à son encontre.
Dans son échange, M. Trump ne mentionne pas cette aide. Il se plaint juste que les Etats-Unis en fasse plus pour l'Ukraine que les Européens.
La conversation soulève toutefois la question d'une autre contrepartie, M. Trump invitant son homologue à la Maison Blanche, après avoir écouté sa réponse sur sa demande concernant Joe Biden.
"Les Etats-Unis ont été très très bons pour l'Ukraine et je ne dirais pas que ça a forcément été réciproque", déclare-t-il aussi, en assurant que la tentaculaire enquête (aujourd'hui bouclée) sur l'ingérence russe lors de la présidentielle 2016 avait trouvé des ramifications en Ukraine.