États-Unis : Donald Trump, la mauvaise passe des 60 jours

Après deux mois de mandat, c'est l'heure des premières difficultés pour Donald Trump. Entre ses connexions avec la Russie et le démantèlement avorté de l'Obamacare, le 45ème président des Etats-Unis se voit contraint de composer. En revanche, sur le dossier climat, il garde le cap en mettant fin "à la guerre contre le charbon".
Image
Trump se console
Donald Trump donne son feu vert au pipeline Keystone XL | 27 mars 2017
© Andrew Harnik | AP Images
Partager 4 minutes de lecture

Un homme a surgi sur les écrans américains de télévision depuis quelques jours. Devin Nunes. C'est le chef de la Commission du renseignement de la Chambre des Représentants.

Devin Nunn
Devin Nunes au Capitole, le 24 mars 2017
© AP Images / J. Scott Applewhite

Ce parlementaire californien de 43 ans, Républicain, est formel. Les agences de renseignements américaines ont intercepté des communications des membres de l'équipe Trump, (voire de Donald Trump lui-même), durant la période de transition.
Il ne livre pas plus de détails, mais c'est ce qu'il a dit au président américain lors d'une réunion secrète à la Maison-Blanche, il y a une dizaine de jours.

 Une position qui contredit celle du directeur du FBI, qui lui affirmait ne disposer d'aucune information permettant d'accréditer la thèse d'écoutes de la Trump Tower. Prudent, Devin Nunes, lui ne fait pas de lien direct avec Barack Obama. Il évoque des écoutes légales qui auraient été interceptées accidentellement, avançant une source aux services de renseignements américains.

Possible conflits d'intérêts ?


Mais, l'impartialité de Devin Nunes est sur la sellette. En tant que chef de la commission du renseignement, il fait partie du panel en charge d'enquêter sur les rapports présumés entre la galaxie Trump et la Russie. Aux vues des derniers développements, ses collègues démocrates exigent qu'il se retire de ce dossier.

Donald Trump, lui, contre-attaque. Le président américain appelle la Chambre des représentants à enquêter sur les liens entre les Clinton et la Russie.

"Pourquoi le Comité permanent sur le renseignement à la Chambre des représentants n'enquête-il pas sur le marché conclu par Bill et Hillary Clinton, qui a permis à un lot important d'uranium de partir en Russie ? " affirme t-il dans un tweet.

Jared
Jared Kushner, à la Maison-Blanche, le 23 janvier 2017
© AP Images / Pablo Martinez Monsivais

La Russie, caillou dans la chaussure de Trump


Donald Trump tente sans doute de faire oublier que son propre gendre Jared Kushner, 36 ans, sera bientôt entendu par la Commission du Sénat américain, là encore sur les liens entre l'actuel locataire de la Maison-Blanche et des responsables russes.

Donald Trump, veut surtout rebondir. Il a une nouvelle priorité:  la réforme fiscale. Il faut rappeler que sa tentative d'abrogation du système de protection-santé (dit "Obamacare") a échoué. Lamentablement. Face à lui, la semaine dernière, une trentaine de parlementaires Républicains, frondeurs qui estiment, pour beaucoup, que le projet n'allait pas suffisamment loin dans le désengagement de l'État. Un échec cuisant pour Donald Trump qui va devoir composer un peu plus à l'avenir avec les Démocrates au Congrès.

Alors, laissera t-il l'"Obamacare" se désintégrer ? Pas sûr. 

La mise en place de la nouvelle réforme exclurait mécaniquement 14 millions de personnes du système de couverture maladie. Le président américain ne peut pas se permettre d'ignorer la position d'une partie de la base de son électorat qui s'interroge sur le bien-fondé de cette abrogation.

Surtout, quand il regarde les chiffres de sa popularité après deux mois à la Maison-Blanche. Selon l'Institut Gallup, Donald Trump plafonne à 37% d'opinions favorables. C'est le pire démarrage d'un président américain, après 60 jours dans le Bureau ovale. C'est presque deux fois moins que les 63% de Barack Obama en 2009 et à des années-lumières des 75% de Jimmy Carter en 1977.

Popularité US Presidents

Le retour du charbon

Depuis le siège de l'Agence de protection de l'environnement (EPA), le président américain a signé mardi 28 mars 2017 le "décret sur l'indépendance énergétique" qui ordonne un réexamen de la mesure phare de son prédécesseur démocrate: le "Clean Power Plan", qui impose aux centrales thermiques des réductions de leurs émissions de CO2.

"Mon administration met fin à la guerre contre le charbon", a lancé, entouré de mineurs, le président républicain qui a, à plusieurs reprises par le passé, mis en doute la réalité du réchauffement de la planète et le rôle des activités humaines dans ce dernier.