Fil d'Ariane
S'il répète qu'il se sent "très bien", son état de santé reste entouré d'un certain mystère tant la communication de son médecin Sean Conley a été opaque.
"Je ne prends plus de médicaments depuis environ huit heures", a assuré le locataire de la Maison Blanche vendredi soir, lors de son premier entretien filmé, diffusé sur Fox News.
Depuis des mois, sous l'impulsion d'un président qui a parfois moqué le port du masque, les conseillers de la Maison Blanche n'en portaient presque jamais au sein de la célèbre "West Wing".
Le ton a changé depuis l'annonce des test positifs de Donald et Melania Trump. Selon une source proche de l'organisation de l'événement de samedi, tous les invités devront en porter un.
C'est justement un rassemblement à la Maison Blanche il y a deux semaines, pour annoncer la nomination d'une juge conservatrice à la Cour suprême, qui a été pointé comme responsable de nombreuses contaminations détectées depuis.
Cette journée fut, à l'évidence, un événement "superpropagateur", a jugé l'immunologue Anthony Fauci, directeur de l'Institut américain des maladies infectieuses, et figure très respectée aux Etats-Unis.
De nombreuses questions restent sans réponse sur cette vague d'infections qui a touché nombre de proches collaborateurs du président dont sa porte-parole Kayleigh McEnany.
"A quand remonte le dernier test Covid négatif du président?", s'est interrogé Pete Buttigieg, ancien candidat lors des primaires démocrates face à Joe Biden dont le nom est régulièrement cité pour un poste de premier plan si Donald Trump est battu le 3 novembre.
"Plus de 213.000 Américains sont morts de ce virus, et la dure réalité est que cela aurait pu être évité", a tweeté samedi Joe Biden.
L'ancien vice-président de Barack Obama, qui compte désormais près de dix points d'avance dans les sondages nationaux et a également conforté son avantage dans les intentions de vote au niveau des Etats décisifs pour l'élection, continue sa campagne à son rythme.
Dans le camp républicain, l'inquiétude est de plus en plus palpable. Certains ténors s'alarment ouvertement de l'évolution de la campagne.
"Si le jour de l'élection, les gens sont en colère (...), nous pourrions perdre la Maison Blanche, et les deux chambres du Congrès (...), cela pourrait être un bain de sang" a prévenu le sénateur républicain Ted Cruz.
Donald Trump, lui, va répétant que les sondages sont erronés et ne cache pas son impatience de quitter Washington et de reprendre les meetings.
Hogan Gidley, porte-parole de sa campagne, a insisté samedi sur Fox News sur sa volonté de s'adresser "directement aux Américains, sans le filtre des médias".
"Nous allons annoncer d'autres événements", a-t-il promis. "Le président veut aller sur le terrain".