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Etats-Unis : frayeur à Hawaï après une fausse alerte au missile

Une alerte au missile balistique a semé la panique dans l'archipel américain ce samedi. Même si la menace a été rapidement démentie, le mal était fait dans un contexte de menaces d'attaque nucléaire du régime nord-coréen contre les intérêts américains. A l'origine du mouvement de panique : une erreur humaine.

Il était peu après 8 heures locales (18 heures TU) quand les habitants de l'archipel ont vu apparaître l'alerte sur leur téléphone, sans vouloir en croire leurs yeux :

"MENACE DE MISSILE BALISTIQUE SUR HAWAI. METTEZ-VOUS IMMEDIATEMENT A L'ABRI. CE N'EST PAS UN EXERCICE"
 

Une alerte diffusée via le système Amber Alert qui dépend du ministère américain de la Justice, et fait écho aux menaces, pour l'heure rhétoriques, de frappe de missiles nord-coréens. 

Démenti

Dans les minutes qui ont suivi la diffusion de la fausse alerte, le gouverneur de Hawaï David Ige et l'agence locale de gestion des événements d'urgence (EMA) ont chacun assuré qu'aucune mence de mission ne pesait sur l'Etat américain situé dans l'océan Pacifique. Le porte-parole du centre de commandement militaire américain pour la zone pacifique a assuré que le centre n'avait "détecté aucune menace de missile balistique sur Hawaï".

Erreur humaine

Lors d'un point de presse, le gouverneur David Ige a indiqué que l'incident s'était produit lors de la relève d'une équipe de l'EMA. Alors que les employés s'installaient et suivaient la procédure habituelle pour vérifier que le système était opérationnel "quelqu'un a appuyé sur le mauvais bouton... Il n'y a rien de plus important que de professionnaliser et de mettre des garde-fous à ce système" d'alertes Amber, a-t-il ajouté.

Utilisé régulièrement aux Etats-Unis pour des alertes enlèvement, le système Amber est souvent critiqué pour son manque de fiabilité. "Le public doit avoir confiance dans notre système d'alerte d'urgence", a pourtant déclaré le gouverneur de Hawaï dans un communiqué, précisant qu'il ferait en sorte d'"empêcher que cela ne se reproduise".

Réfugiés au sous-sol

"C'a été le pire moment de ma vie", témoigne une résidente de Hawaï, Alison Teal, après avoir découvert l'alerte sur son téléphone portable : "J'ai couru auprès de ma famille et averti tout le monde sur la plage qu'il fallait fuir. Mon ami a jeté son café et s'est précipité dans la maison... On m'a raconté récemment que si un missile était tiré depuis la Corée du nord, on avait 20 minutes d'ici l'impact", explique-t-elle. "Tout le monde était paniqué", ajoute-t-elle. Il a fallu près d'une heure pour qu'elle apprenne qu'il s'agissait d'une erreur : "une éternité".

En vacances sur l'île de Maui, où se trouve Honolulu, Lauren McGowan raconte, elle, que le personnel de son hôtel, le Montage Kapalua Bay, lui a demandé de se réfugier dans la cafétéria des employés, au sous-sol. Personne n'a paniqué, se souvient-elle, "c'était plutôt de la confusion". Et au bout de quelques minutes, l'un des seuls clients à capter du réseau téléphonique au sous-sol a annoncé qu'il s'agissait d'une fausse alerte. "C'était un peu perturbant, c'est clair", explique Lauren McGowan.

Des témoins ont indiqué que les messages d'alerte étaient également apparus sur les postes de télévision et diffusés à la radio. La station Hawaii News Now a diffusé des images de ce qu'elle présentait comme des étudiants de l'université d'Hawaï à Manoa, un quartier d'Honolulu, en train de courir pour aller se mettre à l'abri.


Le responsable de l'EMA d'Hawaï, Vern Miyagi, a présenté ses excuses, tout comme le gouverneur, lors d'une conférence de presse, et assumé la responsabilité de l'incident. Il s'est refusé à dire si l'agent coupable d'avoir envoyé la fausse alerte allait être sanctionné. "Ce monsieur se sent mal, a-t-il dit. Il n'a pas fait ça intentionellement." Le gouverneur a annoncé que l'activation du système nécessiterait désormais la présence de deux personnes, et plus une seule comme avant le fiasco.

Contexte tendu

Cette fausse alerte intervient après deux ans de tensions sur la péninsule coréenne en raison de l'accélération du programme nucléaire de Pyongyang. La Corée du Nord a procédé ces derniers mois à plusieurs lancements de missiles et, en septembre, à un sixième test nucléaire, le plus puissant à ce jour. Elle a affirmé être en mesure d'atteindre le territoire continental américain, alors que depuis son arrivée au pouvoir, le président américain Donald Trump s'est engagé depuis son arrivée au pouvoir dans une belliqueuse joute verbale avec le leader nord-coréen.

Pour autant, le climat semble s'être adouci depuis le début de l'année, avec la reprise des contacts officiels entre les deux Corées, et une main tendue de Washington. Ce 10 janvier, Donald Trump s'est ainsi dit ouvert à des pourparlers directs avec la Corée du Nord.