États-Unis : Kamala Harris révèle posséder une arme

Durant des années Kamala Harris n'a quasiment jamais évoqué l'arme à feu qu'elle possède à son domicile. Depuis qu'elle est candidate, chaque occasion est bonne pour en parler. Pourquoi cette question revient-elle si souvent dans son argumentaire de campagne ?

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La vice-présidente Kamala Harris arrive avec l'Air Force Two à Pittsburgh pour un meeting de campagne ce 25 septembre 2024.

La vice-présidente Kamala Harris arrive avec l'Air Force Two à Pittsburgh pour un meeting de campagne ce 25 septembre 2024. 

© AP Photo/Jacquelyn Martin
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"Je suis propriétaire d'une arme", a répété la vice-présidente la semaine dernière sur le plateau de la papesse de la télévision américaine, Oprah Winfrey.

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Est-ce un pistolet, un revolver? On l'ignore. La candidate démocrate à la Maison Blanche ne précise ni le type ni le fabricant. On sait juste qu'elle garde son arme dans un endroit sûr, chez elle en Californie.
"Si quelqu'un force l'entrée de mon domicile, il se fera tirer dessus", a lancé en riant Kamala Harris, face à une Oprah interloquée.

Dans un pays régulièrement traumatisé par des tueries, beaucoup d'Américains ont été surpris. Le Parti démocrate n'est-il pas censé incarner la lutte contre la violence des armes individuelles?
Mais, selon trois experts interrogés par l'AFP, la vice-présidente a bien pesé ses mots, par stratégie électorale.

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"Kamala Harris veut stopper ses adversaires qui la présentent comme anti-armes. La façon la plus simple de le faire est d'annoncer qu'elle possède une arme", explique Joan Burbick, auteure de "Gun show nation". "C'est très intéressant qu'elle ait 'plaisanté' avec Oprah sur le fait qu'elle tirerait sur un intrus entré par effraction. Les démocrates sont considérés comme pas assez durs face à la criminalité. Cela contre cet angle d'attaque", analyse Steffen Schmidt, professeur de sciences politiques à l'Université de l'Iowa.

"sécurité personnelle"

En 2019, Kamala Harris avait déclaré à des journalistes : "Je possède une arme probablement pour les mêmes raisons que la plupart des gens: pour ma sécurité personnelle. J'ai été procureure".
Quatre ans plus tôt, dans une interview à Politico, elle avait confié être "une bonne tireuse".
Dans un pays où critiquer la dissémination des armes à feu peut vous faire perdre une élection, la candidate s'est choisi un colistier présentant un profil rassurant : Tim Walz, originaire du Nebraska, est un fervent chasseur, ancien soldat de la Garde nationale.

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Environ un tiers des adultes et 40% des foyers américains possèdent au moins une arme à feu.
Donald Trump serait propriétaire de trois pistolets. Il détenait un permis de port d'arme à New York qui, selon des médias, a dû être révoqué après son inculpation et sa condamnation pénales pour falsification de documents comptables.

Le milliardaire, cible de deux récentes tentatives d'assassinat, a assuré mercredi que sa vie était directement menacée par l'Iran. "Je suis entouré de plus d'hommes, de fusils et d'armes que je n'en ai jamais vu auparavant", a-t-il dit. Le républicain, officiellement soutenu par le premier lobby américain des armes, la National Rifle Association, accuse sa rivale de vouloir "saisir" les armes des citoyens américains, en violation du deuxième amendement de la Constitution.

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Mais la candidate nie catégoriquement une telle intention. Elle se borne à prôner un renforcement marginal de la législation, notamment la généralisation des vérifications des antécédents judiciaires et psychiatriques des acquéreurs d'armes.

Kamala Harris se dit aussi en faveur d'une interdiction des fusils d'assaut semi-automatiques, mais a cessé de préconiser un programme de rachat obligatoire de ces armes qui sont parmi les plus létales.
L'ancienne procureure joue donc les équilibristes sur le sujet de la régulation des armes, qui arrive en septième position des préoccupations des électeurs pour la présidentielle de novembre, selon une récente enquête du Pew Research Center.

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Il y a plus de deux fois plus de chances qu'un détenteur d'arme soit républicain plutôt que démocrate et les défenseurs du port d'arme votent majoritairement républicain, tandis que les partisans d'un durcissement législatif penchent côté démocrate.

"Mais ce sont des tendances, pas des choses absolues", tempère Gregg Carter, professeur émérite de l'université Bryant de Rhode Island. "L'élection cette année est tellement serrée que chaque candidat tente de glaner quelques votes supplémentaires chaque fois que c'est possible". Au final, selon cet expert, Kamala Harris "risque peu" vis-à-vis de son électorat en disant avoir une arme chez elle pour son autodéfense.