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La nouvelle administration américaine ne compte pas faire de concession à l'égard de Pékin, à propos de la répression des musulmans ouïghours dans la région du Xinjiang. A ce sujet, le secrétaire d'Etat désigné par Joe Biden, Antony Blinken, a affiché mardi 19 janvier sa fermeté lors d'une audition au Sénat. Il a dit partager l'accusation de "génocide" perpétré par la Chine contre les musulmans ouïghours, lancée par son prédecesseur Mike Pompeo.
Une famille de Ouïghours à Hotan, région du Xinjiang, Chine, le 20/09/2018.
Avant son élection à la présidence des Etats-Unis, Joe Biden avait déjà estimé, selon un communiqué de son équipe de campagne publié en août, que la répression contre la minorité musulmane ouïghoure constituait un "génocide perpétré par le gouvernement autoritaire de la Chine". Son nouveau secrétaire d'Etat américain, Antony Blinken, a confirmé, mardi 19 janvier, partager l'accusation de "génocide".
Une accusation lancée un peu plus tôt le même jour par son prédecesseur à la tête de la diplomatie américaine au sein de l'administration Trump, Mike Pompeo.
Les Etats-Unis considèrent désormais que la Chine "commet un génocide" contre les musulmans ouïghours dans la région du Xinjiang. C'est ce qu'a déclaré mardi 19 janvier le secrétaire d'Etat américain sortant Mike Pompeo, à la veille de l'arrivée de Joe Biden à la Maison Blanche.
"Je pense que ce génocide est encore en cours et que nous assistons à une tentative systématique de détruire les Ouïghours de la part du parti-Etat chinois", a ajouté Mike Pompeo, dans un communiqué. Il a aussi évoqué des "crimes contre l'humanité menés depuis au moins mars 2017" par les autorités chinoises contre les Ouïghours et "d'autres membres de minorités ethniques et religieuses au Xinjiang".
Selon des experts étrangers, plus d'un million d'Ouïghours sont en détention dans des camps de rééducation politique. Pékin dément et affirme qu'il s'agit de centres de formation professionnelle destinés à les éloigner du terrorisme et du séparatisme après des attentats attribués à des Ouïghours.
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Pékin a réagi mercredi 20 janvier, en dénonçant "des mensonges absurdes". Cette qualification "n'est qu'un chiffon de papier à nos yeux", a déclaré devant la presse la porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Hua Chunying, à quelques heures de la fin du mandat de l'administration Trump.
"Ces dernières années, Mike Pompeo a propagé un nombre incalculable de mensonges et d'idées pernicieuses. Cette accusation d'un prétendu (génocide) n'est qu'un de ses mensonges absurdes et éhontés", a dénoncé la porte-parole. Elle a appelé la nouvelle administration de Joe Biden à "percevoir la Chine de manière objective et rationnelle" et à "avoir un esprit de conciliation".
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Depuis deux ans, l'administration de Donald Trump accusait la Chine de mener une campagne de répression brutale au Xinjiang, cette région du nord-ouest du pays. Mike Pompeo avait estimé en mars 2020 qu'il s'agissait de "la pire tache de ce siècle" et avait déjà annoncé plusieurs salves de sanctions contre des responsables chinois. Les accusations concernant le Xinjiang ont d'ailleurs alimenté la confrontation de plus en plus dure aux allures de nouvelle guerre froide entre les deux premières puissances de la planète, menée côté américain par le faucon Pompeo.
Washington a aussi exhorté, mardi 19 janvier, la communauté internationale "à se joindre aux Etats-Unis" dans leur effort "pour que les responsables de ces atrocités rendent des comptes".
"Si le Parti communiste chinois est autorisé à commettre un génocide et des crimes contre l'humanité contre son propre peuple, on ne peut qu'imaginer ce qu'il aura le courage de faire au monde libre dans un avenir pas si lointain", a mis en garde Mike Pompeo, qui a déjà plusieurs fois résumé le bras de fer avec la Chine comme un combat des démocraties contre la "tyrannie".
"Nous pouvons remporter la compétition avec la Chine", a ainsi assuré mardi 19 janvier le nouveau secrétaire d'Etat Antony Blinken, au Sénat. "Nous devons nous attaquer aux pratiques abusives, injustes et illégales de la Chine" en matière commerciale, a renchéri la nouvelle secrétaire au Trésor Janet Yellen, reprenant des accusations portées par l'administration Trump.
Le chef de la diplomatie britannique, Dominic Raab, a exhorté Pékin à accepter que des observateurs internationaux de l'ONU puissent se rendre en Chine pour constater la situation de la minorité musulmane ouïghoure dans la région du Xinjiang.
Dénonçant la "barbarie" du régime chinois envers les Ouïghours, le Royaume-Uni a pris des mesures pour empêcher les marchandises liées au travail forcé présumé de cette minorité d'arriver jusqu'aux consommateurs britanniques.
Face à ces accusations, l'ambassadeur chinois à l'ONU, Zhang Jun, a dénoncé une ingérence de Londres dans les "affaires intérieures" de la Chine et une "attaque purement politique".
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