Fil d'Ariane
À cinq voix contre quatre, le décret est validé. Ce sont désormais 150 millions de personnes qui sont persona non grata aux États-Unis. Des ressortissants de six pays, pour la plupart à majorité musulmane : Yémen, Syrie, Libye, Iran, Somalie. Les Nord-coréens ne sont pas non plus les bienvenus.
"Aujourd'hui la Cour Suprême a attaqué ce que nous sommes en tant qu'Américains, et on va riposter !", scandait ce mardi Debbie Dingell, élue démocrate à la Chambre des représentants.
Comme elle, ils étaient des centaines à dire "non" au décret "anti-musulman" dans les rues de New-York. Le décret anti-musulman, c'est le nom que ces manifestants préfèrent donner au décret migratoire de Donald Trump. Mais en réalité, ils n'ont plus aucun recours pour s'y opposer, car la justice a tranché.
La décision de la Cour suprême est un énorme succès, une victoire pour le peuple américain et pour notre Constitution. Nous devons rester fermes, et nous devons être en sécurité.
Donald Trump, président des États-Unis
Depuis un an et demi, Donald Trump martèle que ce décret vise à empêcher l'entrée sur le territoire américain de "terroristes étrangers".
Cette victoire judiciaire, définitive, ne pouvait pas mieux tomber pour le président américain, alors que sa politique de tolérance zéro sur l'immigration illégale divise fortement, les Etats-Unis.
La politique de cette administration consiste à séparer les gens en fonction de leur couleur de peau. Arracher les enfants à leurs mères aux frontières, ou les empêcher de venir rejoindre leurs parents ici répond à la volonté d'un agenda blanc suprémaciste.
Linda Sarsour, directrice de l'ONG de défense des musulmans MPower change
En déplacement dans le bastion démocrate de Los Angeles ce mardi, le ministre américain de la Justice Jeff Sessions a été accueilli par 200 manifestants. Son discours a de nouveau agité le spectre d'immigrés clandestins criminels.