Fil d'Ariane
Ce détenu, l'un des plus célèbres des Etats-Unis, avait été déclaré non coupable, en 1994,du meurtre de son ex-épouse et d'un ami de celle-ci à Los Angeles.
Ce "procès du siècle", l'un des plus suivi suivis de ces 20 dernières années, sur-médiatisé et extrêmement chargé sur le plan racial, avait captivé le pays.
Le verdict innocentant Simpson continue de susciter la controverse près d'un quart de siècle après.
Mais ce n'était pas la fin des ennuis pour l'ancien athlète noir, également acteur de cinéma et commentateur sportif.
Mais celui qu'on surnomme "The Juice" avait ensuite continué à défrayer la chronique judiciaire avec ses problèmes financiers et en étant suspecté de diverses infractions mineures.
Puis, le 13 septembre 2007, il a fait irruption avec cinq hommes de main dans un hôtel-casino de Las Vegas pour y "récupérer", sous la menace d'armes, des souvenirs sportifs auprès de revendeurs.
Il devait initialement purger jusqu'à 33 ans de prison pour ces faits qualifiés d'enlèvement, cambriolage et vol à main armée, mais s'est vu accorder une remise de peine pour une partie de ses condamnations.
En juillet dernier, il est parvenu à raccourcir davantage sa sentence, en convainquant la commission des libertés conditionnelles du Nevada de ses bonnes facultés de réinsertion.
"Je m'engage à changer pour être une personne meilleure", a promis l'ancienne vedette des années 1970, qui reste charismatique et populaire près de quatre décennies après sa retraite de la NFL, la ligue de football américain.
"Il a eu un comportement modèle en tant que prisonnier", a affirmé son avocat Malcolm LaVergne. "Je m'attends à ce qu'il ait un comportement modèle en tant que personne en liberté conditionnelle".
Sa fuite le 17 juin 1994, à bord d'une Ford Bronco blanche, qui avait été diffusée en direct par les chaînes américaines. Un moment d'une intensité folle, qui a marqué l'histoire de la télévision des Etats-Unis.
Son histoire avait même inspiré une série télévisée, recompensée aux Emmy awards.
Aujourd'hui, les autorités redoutent une nouvelle médiatisation extrême autour du détenu libéré.
"Nous avons essayé de le traiter comme nous l'aurions fait avec n'importe quel autre détenu", a expliqué à l'AFP Brooke Keast, porte-parole des services pénitentiaires du Nevada.
"Nous n'autorisons aucun média à être présent sur place pour la libération de Simpson. Nous ne le relâcherons pas si des médias s'apprêtaient à le prendre en chasse dans son véhicule. Nous avons la possibilité théorique de retarder la libération durant des semaines si nécessaire", avait-elle mis en garde, à la veille de sa libération.
O.J. Simpson a assuré avoir simplement prévu de passer du temps avec ses amis et ses enfants, jouer au golf, en Floride où il prévoit de faire son retour.
La procureure générale de la Floride, Pam Bondi, s'est quant à elle déclarée radicalement opposée à l'installation d'O.J. Simpson dans son Etat.
"Les Floridiens sont bien au courant du passé de M. Simpson, de son dédain injustifiable pour les vies humaines, et de son mépris de la loi quant aux actes odieux pour lesquels il a été condamné au civil", a écrit Pam Bondi. "Notre Etat ne va pas devenir un club de loisirs pour un criminel condamné".