Etats-Unis : Quand Donald mord, Hillary pique

A quelques jours du scrutin, le duel de chiffonnier entre les deux titans de la politique tourne à l’aigre. Tous les coups sont permis. Il y a du suspense, des larmes et de l’humiliation à revendre.
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Hillary Trump graphisme
Des sommets d'agressivité sont atteints et les citoyens, à la fois divertis et fatigués par ce tableau tragi-comique, comptent les points d'une démocratie-spectacle
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Pour vaincre l’adversaire, le merchandising électoral n’a jamais été aussi créatif et florissant. Il engloutit tout un pays dans une mer d’images, de signes graphiques et de produits dérivés concoctés par des dizaines d’associations politiques ou commerciales, associées aux plus grands stratèges en communication du moment. Tous sont mobilisés pour trouver à coup de millions de dollars, le visuel qui tue, le bon mot qui achève et la formule magique qui fait gagner. Dans ce combat électoral, la confrontation entre deux foudres de guerre que tout oppose, hormis leur soif inextinguible de pouvoir, ne peut qu’être vicieuse et sanglante. 

Hillary agressée

Si le parti Républicain n’arrive pas à se réunir sur la candidature de Donald Trump, un point les rassemble toutefois : c’est l’aversion qu’ils ont pour Hillary Clinton, la candidate du parti Démocrate. Outre les graphistes et les agences de communication qui travaillent pour Trump, plus d’une douzaine de groupes conservateurs comme Citizens United Not Timid, America Rising ou Free Liberal Values planchent pour torpiller la campagne d’Hillary Clinton et ternir sa réputation. Rien ne leur échappe, le moindre mot prononcé, la plus petite phrase, ses expressions faciales et même sa gestuelle, sont disséqués pour être ensuite caricaturés. Hillary est certainement la candidate la plus espionnée de l’histoire des élections américaines. Les slogans qui lui sont destinés sont crûs, cruels et insultants, choisis pour attraper les électeurs au collet et les faire douter. Feux roulants et absence de limites dans les attaques trumpiennes : beaucoup tournent à l’odieux et à la haine.
 
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Le remplacement du slogan démocrate Hillary for President 2016 par Hillary for prison 2016 (Hillary pour la prison 2016) fait partie d’une vaste entreprise de déstabilisation lancée dans tout le pays pour la mettre hors de combat.

 
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Ce n’est un secret pour personne, que les partisans de Donald Trump souhaitent à Hillary Clinton, non pas la Maison Blanche comme lieu de résidence, mais la prison la plus sordide. Ce slogan est martelé sur un grand nombre de supports, afin d’associer dans l’inconscient collectif le prénom d’Hillary au mot prison. Un réseau entièrement consacré à cette opération est mis en place. Ainsi le Hillary for prison movement fonctionne à la fois comme une officine de désinformation et une centrale d’achat. Parmi le stock de jolis accessoires que l’on peut se procurer, on trouve des aimants pour voiture, des casquettes, des bouilloires et des bannières géantes à planter dans son jardin, avec un seul et unique mot d’ordre : Hillary for prison. Les commandes arrivent de partout et les koozies, ces manchons de tissu qui servent à isoler les canettes de boisson, battent tous les records de vente.

L’argument pour écouler cette marchandise toxique, "étanchez votre soif de justice", ne manque pas de cynisme. Notons que koozie appartient à la marque française BIC.  Mais sur quoi s’appuie cette campagne de dénigrement ? Sur une série d’affaires, d’erreurs d’appréciation et de controverses d’ordre éthique plus ou moins fondées, qui ont touché de près ou de très loin la candidate démocrate. L’attaque de l’ambassade de Benghazi, l’affaire de la Fondation Clinton, l’histoire des emails privés, jusqu’à la comédie de boulevard Monica Lewinski, sont répétées à l’envi. Pour enfoncer définitivement le clou de cette campagne de harcèlement, on lui attribue une couleur ô combien signifiante, l’orange comme l’uniforme des détenus de Guantanamo. Mais la prison ça ne suffit pas et un mot est lâché pour finir le sale travail. Liar, liar, liar (menteuse, menteuse, menteuse !) hurlent les partisans du candidat Républicain qui l’accusent d’être une menteuse en série.

 
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Des clips diffusent sur des écrans géants les déclarations passées de Hillary Clinton censés contredire ses positions actuelles. Il s’agit de chauffer la salle et de préparer la corde pour la pendre. Liar, liar pantsuit on fire (menteuse, menteuse, pantalon en feu) lit-on aussi sur les badges des partisans de Trump en délire. Ce slogan est tiré d’une expression enfantine intraduisible en français. Il signifie qu’à chaque fois qu’elle ment, le pantalon d’Hillary s’enflamme. Certaines multinationales connues se frottent les mains car elles font d’excellentes affaires avec la vente de ces produits. Tapez Amazon.com et vous pouvez acheter un cartable waterproof pour votre enfant avec un liar liar pantsuit on fire écrit dessus. Ainsi sur des dizaines de produits dérivés, Hillary Clinton brûle, flambe, comme les méchantes sorcières que l’on cramait au moyen-âge en place publique. Assurément beaucoup de Républicains lui réserveraient le même sort s’ils le pouvaient. Au-delà d’une forme d’humour noir, cette représentation féroce et primaire, révèle un profond sentiment de haine.  
 
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Quand on ne l’immole pas, on l‘insulte et quand on ne la jette pas en prison, on se moque de son physique. La candidate démocrate concentre sur son nom toutes les frustrations. Elle devient un punching-ball sur lequel on peut taper jusqu’à en perdre haleine.

 
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En effet sur cette Crooked Hillary (cette tordue d’Hillary), c’est ainsi que les partisans de Trump l’appellent, on peut tout se permettre, jusqu’aux actes scatologiques les plus sordides. Dans ce contexte de lynchage organisé, les injures à connotations sexistes ne tardent pas à tomber. Hillary est une femme, alors ne nous gênons pas ! On peut apercevoir sur les murs des villes américaines des affiches qui la traitent de bitch (garce) et sur les routes, il n’est pas rare de croiser une voiture où l’on peut lire sur un bumper sticker : life’s a Bitch, don’t elect one ! (la vie est une garce, n’en élisez pas une.) Hillary Clinton y est montrée acariâtre, le regard mauvais et la bouche déformée. Décidément rien n’est laissé au hasard pour l’humilier.

 
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L’animosité est aussi portée sur le terrain de la lutte des classes.  La propagande républicaine n’hésite pas accuser le clan Clinton d’être des nantis et Hillary d’être la candidate de Wall Street. Un comble de la part du milliardaire Trump et de Stephen Bannon, un richissime homme d’affaires qui a pris en main en août 2016 la campagne stratégique du Trump train.  Des idées et de l’argent, le camp conservateur n’en manque pas et la campagne anti Hillary prend parfois des aspects insoupçonnés. Un groupe de militants du mouvement No Hillary a projeté d’engager un monoplace pour les 500 Miles d’Indianapolis. Basée sur le financement participatif, une levée de fond devait permettre de monter une écurie pour faire rouler un bolide nommé no Hillary ‘16. Peine perdue, les responsables de cette course ont mis leur véto sur une telle participation. 
 
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The boss lady 

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Lors des primaires démocrates de 2008 pour l’élection présidentielle, les visuels d’Hillary Clinton étaient pimpants et colorés. L’invité surprise de cette campagne, Barack Obama, lui souffle l’investiture et du même coup la présidence du pays. Le coup est rude et cette fois-ci en 2016, pas question de jouer la mélodie du bonheur. Hillary veut la jouer sérieuse et impériale. Le graphisme inattendu de son logo de campagne nous offre des indications sur sa stratégie de communication. Ce logo est masculin par la rigidité de ses formes, minimaliste par sa simplicité et d’une austérité dénuée de toute poésie. Le H bleu pour Hillary, barré d’une flèche rouge combine à la fois la force, la stabilité et le dynamisme.

 
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Si le nouveau logo d’Hillary n’est pas convivial, il n’en est pas moins fonctionnel et facilement identifiable. Par contre : le grand H d’Hillary est aussi glaçant que le H d’hospital, nous dit un sondage réalisé auprès des Américains. Mais qu’importe. Contrairement à Obama qui cherchait à toucher l’émotionnel, l’imagerie d’Hillary fonctionne sur la rigueur pour contrebalancer une émotivité féminine prétendument fragile. Hormis quelques produits dérivés comme des chaussettes, la candidate démocrate doit apparaître altière, forte et sobre.
Ainsi le réseau pro Clinton women united for Hillary produit des images et des gadgets de superwoman.

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Quand Hillary sourit, c’est avec des gants de boxe dans les mains. Mais quand Hillary n’est pas représentée comme une amazone ou comme the boss lady (la patronne), c’est en star hollywoodienne qu’elle rayonne.  Une vision iconique censée rappeler qu’elle est avant tout une belle femme.  Elle s’attribue alors un surnom, celui de Madam, un label à double tranchant supposé lui apporter de la hauteur et l’installer sur un piédestal. Ce titre de Madam était autrefois donné aux impératrices, aux reines et plus généralement aux femmes de haute naissance.

  Cette expression qui exprime le respect et une origine aristocratique peut être aussi interprétée comme une marque de suffisance.  Madam méprise le peuple, assène la propagande de Trump, mais Madame est prête et ses électeurs le sont aussi, nous dit le très martial I’m ready for Hillary (je suis prêt pour Hillary) l’un des slogans phares de sa campagne. Les partisans d’Hillary sont si sûrs de sa victoire qu’ils ont annoncé bien avant les résultats, la naissance après 45 tentatives électorales, d’une fille appelée Hillary.
 
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Les biceps en plastoc de Donald



 
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Le symbole historique du Parti Républicain l’éléphant, un animal considéré comme digne et intelligent, se retrouve affublé d’une houppette jaune d’or. Un rajout certes amusant, mais qui marque d’une certaine façon un épisode peu glorieux dans l’histoire du parti, celui des fantaisies agressives d’un milliardaire ambitieux. Depuis ce buzz capillaire, la coiffure de Donald Trump est devenue un emblème parfaitement exploité par les graphistes de son camp. Sa coiffure devient même une bannière patriotique, une sorte de talisman qui suffit à mobiliser les foules républicaines exaspérées. Se produit alors un évènement inattendu : l’Amérique se met à accommoder la houppette d’or à toutes les sauces. Elle se transforme sur des tee-shirts en pygargue à tête blanche, l’emblème national des États-Unis. On coiffe son fils, son chat, son chien et même son lapin en Donald Trump. L’Amérique s’amuse et c’est bon pour lui. De mauvaises langues prétendent que les implants de Trump sont faits avec des poils pubiens de buffle d’eau. 
Intox ou info ?
                                                                                                                         
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Après la diversion capillaire, place au gant de fer. La propagande trumpienne est dure, très dure. Elle s’appuie sur la puissance, l’autorité et la force. Une montagne de muscles où les valeurs de solidarité et d’amour ont totalement disparu. On renifle derrière ses représentations, un arrière petit goût d’idéologie fasciste. Comme les grands dictateurs, Trump use d’un langage corporel démonstratif, souvent sidérant, pour se démarquer des hommes politiques traditionnels qui ont pris l’habitude de masquer leurs émotions et de paraître lisses. Lui fait le contraire. Il aboie comme Mussolini, vitupère comme Hitler, menace du doigt comme Lénine et sa bouche déformée par la rage en dit autant qu’un long discours. Ses expressions faciales poussées à l’extrême deviennent même une marque de fabrique exploitée par ses partisans. La gestuelle du doigt levé et du doigt accusateur, cent fois reprise dans son matériel électoral, est aussi devenue après ses implants d’or, l’un des signes forts de sa campagne. Pourtant les conseillers en communication enseignent aux candidats d’éviter de pointer du doigt car ce geste est perçu comme agressif.

 
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Chez Trump, il n’y a pas un, mais deux doigts, il y a celui qui commande et celui qui menace. Donner des ordres est-il compatible avec l’idée de dialogue, indispensable dans une démocratie ? Non ! C’est pourquoi les représentations de la poignée de main et la main tendue, expression de l’ouverture, étaient jusqu’ici les constellations visuelles les plus utilisées dans une élection. Avec ce doigt qui accuse, vitupère et intimide, Donald Trump rompt à sa manière avec l’idée du dialogue. Toute une série de bumper stickers à coller à l’arrière de sa voiture nous présente un Donald Trump qui rugit. Il hurle sur l’un Build the wall (construisons le mur) et sur l’autre il aboie un Hillary get out of my way (Hillary ôte-toi de mon chemin.). Le doigt du procureur, c’est aussi celui pointé contre un Obama apeuré. Il s’agit d’inférioriser le Président en fonction pour montrer sa propre force et humilier l’adversaire démocrate. Trump se présente en maître, celui qui congédie le Président, considéré comme un employé, un inférieur, un esclave en quelque sorte. Obama you’re fired ! (Obama vous êtes viré) a eu un fort retentissement aux USA.

 
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La brutalité des attaques de Trump a fait vivement réagir le président Obama, qui depuis n’a pas ménagé ses efforts pour soutenir Hillary Clinton. Cette gestuelle du doigt que l’on voit sans cesse dans la propagande de Donald Trump est empruntée à la célèbre affiche de la première guerre mondiale créée par James Montgomery Flagg (I want you for US army.) On y voit l’Oncle Sam pointant du doigt les citoyens pour leur demander de s’impliquer dans la guerre. Si Trump s’abandonne au discours argotique afin de capter le vote des couches populaires, il puise aussi dans la mythologie populaire yankee avec l’idée de se rapprocher du peuple. Ainsi son slogan de campagne repris à Ronald Reagan Make America great again, est imprimé sur des casquettes de base-ball, l’accessoire préféré des Américains toutes classes sociales confondues. Une casquette qu’il ne quitte plus désormais.      

                                   
 
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La mégalomanie du milliardaire éclate au grand jour quand nous le retrouvons en superman posant devant son empire immobilier. Toujours dans la même veine, des albums à colorier nous proposent les exploits d’un Trump héroïque, au centre d’un culte de la personnalité digne des plus belles années du grand timonier Mao zedong. Dans l’album the real man, on le voit l’épée de justice à la main, combattre l’hydre du terrorisme, des politiciens véreux et de l’immigration. Humour ou pas, cette imagerie nous ramène à celle du National-socialisme des années 30 et ses pieuvres géantes.  Sur une autre planche du même album, Donald Trump est propulsé en tête des grands hommes des États-Unis, devant Georges Washington et Abraham Lincoln. Des fanfaronnades qui nous rappellent Pétain et ses cahiers illustrés distribués aux enfants par le régime de Vichy. Mais le candidat républicain n‘arrête pas son populisme en si bon chemin. On le voit représenté sur des bolides de course, la casquette vissée sur sa toison d’or ou conduire le Trump train, une locomotive lancée à toute vitesse. Ah ! Les mythes de la vitesse et de la superpuissance, largement développés dans les années 20 par la propagande mussolinienne. A ses démonstrations de force s’ajoute comme il se doit, le mythe américain du cow-boy. Clint Easwood arrive à point pour soutenir le candidat aux mille exploits et bientôt des tee-shirts sont mis en vente sur Internet. On y voit les deux compères jouer avec leurs doigts. 
                                                                                                      
Un sticker nous ramène à la triste réalité d’un politicien milliardaire et mégalo, qui ne cache pas que tout lui est bon pour gagner. Trump se compare à un lion prêt à dévorer l’âne, le symbole du parti démocrate et plus surprenant encore, à avaler tout cru l’éléphant, c’est-à-dire la représentation de son propre camp … les Républicains.
 
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Trump la haine

L’extrémisme de Trump a fini par déranger et sa rhétorique raciste a déclenché de fortes poussées d’allergie chez les amoureux de la liberté. Tel un boomerang qui revient violemment dans la face de son envoyeur, les images et les répliques graphiques contre Trump sont à la hauteur des provocations du milliardaire, c’est-à-dire saignantes à souhait. Les réponses les plus cinglantes proviennent surtout des milieux activistes et des associations de gauche, et plus mollement des partisans d’Hillary Clinton, ce qui fait partie du jeu habituel du dézingage électoral.

 
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Artistes du Street-art, illustrateurs, photographes et sculpteurs, se mobilisent pour ramener les prétentions du real man au point zéro. Tous pensent qu’il représente une vraie menace pour la démocratie. Et c’est ainsi que le collectif Indecline a réussi un coup de maître. Il s’est fait connaître au monde entier avec un sexe minuscule sans testicules, celui de Donald Trump.
Cinq statues représentant le candidat Républicain dans le plus simple appareil sont apparues un beau jour du mois d’août dans cinq villes des États-Unis. Intitulées The emperor has no balls (l’empereur n’a pas de couilles), ces statues cherchent à discréditer pour toujours un personnage qu’Indecline juge grotesque et déjà hors course.  Objectif : surmonter l’angoisse provoquée par les grossièretés de Trump et le montrer tel qu’il est. Sur une fresque murale réalisée par l’artiste de rue Hanksy, le visage de Trump émerge d’un tas d’excréments survolé de mouches ; une intervention artistique aussi dégradante pour le milliardaire que les flots d’insultes sortis de sa bouche. Puis on a vu fleurir aux quatre coins du pays des panneaux de la circulation détournés, des graffitis, des pochoirs et des fresques murales tenter d’appliquer le vieil adage  : qui sème la haine récolte la tempête.
                                                                                                          
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Du côté des Démocrates et d’Hillary Clinton, il a fallu dans un premier temps résister au bulldozer républicain et absorber le choc. Puis les équipes d’Hillary Clinton se sont calées sur les défauts de leur adversaire pour organiser leur contre-attaque visuelle.  Donald Trump fait peur, alors plein feu sur Donald l’intolérant, haro sur Trump la haine. C’est décidé : le candidat à la bouche en cul de poule sera représenté vociférant, hurlant, vomissant des paroles empoisonnées. Et comme il doit incarner la menace et être présenté comme le candidat le plus dangereux de l’histoire américaine, il devient le Jaws des dents de la mer, le requin prédateur à la mâchoire acérée. Sur un autre visuel, le célèbre hope (l’espoir) présent sur les affiches de la campagne présidentielle d’Obama réalisées par Shepard Fairey en 2008, se transforme opportunément en hate (la haine) avec le visage d’un Trump toujours plus gueulard.                                                                                                            
L’imagerie alarmiste produite par les excès du candidat Républicain va peu à peu passer d’un registre à l’autre, de l’angoisse à celui du ridicule. Et c’est ainsi que les urinoirs en forme de bouche qui se trouvent au sous-sol du bar le Belushi’s situé rue de Crimée à Paris, sont associés par la magie de Photoshop, à la bouche en cul de poule de Donald Trump.  Et pour accélérer sa défaite et tirer rapidement la chasse d’eau sur le candidat aux implants d’or, on peut acheter du papier toilette à son effigie sur un célèbre site marchand.
 
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