États-Unis : quelles sont les chances des autres candidats républicains face à Trump ?

Les électeurs républicains sont appelés à voter pour désigner leur candidat à la présidentielle de novembre ce 14 janvier dans l’Iowa. Ils ont à choisir entre l’ancien président Donald Trump, l’ancienne ambassadrice à l’ONU Nikki Haley, et le gouverneur de Floride Ron DeSantis. Quelles sont leurs chances face à l’ex-président ? 

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Ron DeSantis et Nicki Halley, les deux candidats républicains face à Trump.

Ron DeSantis (AP Photo/Charlie Neibergall) et Nicki Halley (AP Photo/Carolyn Kaster), les deux candidats républicains face à Trump.

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La primaire républicaine prend un intérêt tout particulier cette année car le candidat Donald Trump est inculpé dans quatre procès différents. Cinq autres candidats vont tenter de lui ravir la place, mais les mieux placés dans la course sont l'ancienne ambassadrice à l'ONU Nikki Haley et le gouverneur de l'État de Floride Ron DeSantis.

Pour l'ancien président, qui part favori dans les sondages, ce premier scrutin sera un marqueur fort pour son image d’invincibilité.  

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Cette course à l’investiture se joue en plusieurs étapes dont les deux premières sont déterminantes pour la suite de la campagne, le vote dans l’État de l’Iowa le 15 janvier et celui dans le New Hampshire le 23 janvier. Ces scrutins donnent le ton de l’élection. Plusieurs autres rendez-vous électoraux se succèdent jusqu’au fameux "super Tuesday" (le super Mardi), le 5 mars.

C’est à la veille de cette date capitale politiquement que Donald Trump devra se présenter au tribunal. 

Le calendrier électoral se poursuit à un rythme effréné à travers tous les États-Unis, avec plusieurs rendez-vous avec les électeurs tous les mois, jusqu’au 4 juin. 

Pourquoi tant d’attention porté à ce scrutin dans l'Iowa ? Même s'il compte moins de 1% de la population des États-Unis, cet État occupe une place de choix sur la scène politique américaine depuis plus de 50 ans, car il ouvre la saison des primaires. Il confirmera si les sondages ont raison de donner Donald Trump largement favori dans la course à l'investiture républicaine. 

En 2016, le sénateur du Texas Ted Cruz avait devancé de peu Donald Trump et avait remporté huit délégués, contre sept pour le futur président. 

Malgré ses déboires judiciaires, Donald Trump est toujours en tête dans les sondages. À la veille du vote de l’Iowa, il remportait 48% des intentions, Haley 20% et DeSantis 16 % selon des sondages publiés par le registre de la ville de Des Moines, NBC News et Mediacom cités par le New York Times

La force de frappe DeSantis 

Le New York Times souligne à juste titre que l’équipe de campagne de Ron DeSantis “Never Back Down” (ne jamais renoncer) a fait un impressionnant travail de terrain.

Ron DeSantis

Le candidat républicain à la présidentielle et gouverneur de Floride Ron DeSantis lors d'un meeting de campagne le 14 janvier à Ankeny, Iowa.

© AP Photo/Charlie Neibergall

Le candidat a sillonné les 99 comtés de l’État. Il a annoncé triomphalement il y a quelques jours avoir frappé à 3 millions de portes pour convaincre les électeurs de se déplacer. Même sa femme, Casey, s’est fait filmer frappant à une porte. Le gouverneur de Floride a donc toutes ses chances même s'il n'est crédité que de 16% dans les sondages. 

Ron DeSantis, 46 ans, s'est bâti une réputation nationale de conservateur combatif désireux d'en découdre avec les libéraux. En tant que gouverneur de Floride, sa politique sanitaire lors de l’épidémie de coronavirus a été très souple. Il a également limité l’enseignement de l’histoire raciale dans les écoles et a adopté des restrictions importantes concernant les LGBTQ.  

Nikki Halley, aimée par les diplômés 

L’ancienne ambassadrice à l'ONU Nicki Halley, 53 ans, part avec un désavantage. Elle rencontre un score très faible dans les sondages parmi ceux qui forment le socle même de l’électorat républicain : les non diplômés. Elle est à 3% alors que Trump recueille 79% des intentions de vote. Ce sont ceux qui ont fait des études universitaires supérieures qui la plébiscitent avec 28% des intentions de vote alors que Trump obtient un score de 39%. Dans le New Hampshire, elle fait encore mieux, recueillant 41% des intentions de vote chez les haut-diplômés alors que Trump ne recueille que 25% auprès de la même catégorie. 

Nikki Haley

Nikki Haley, ancienne gouverneure de Caroline du Sud, candidate républicaine, lors d'un meeting de campagne au Jethro's BBQ à Ames, Iowa, le 14 janvier 2024.

© AP Photo/Carolyn Kaster

Nikki Haley, a été gouverneure de Caroline du Sud et ambassadrice des Nations Unies sous la présidence Trump. Elle aime se présenter comme appartenant “à une nouvelle génération de dirigeants” et ne manque par une occasion de souligner son parcours de fille d'immigrés indiens. 

Un froid venu d'Arctique

Mais la grande inconnue est la météo. Elle risque de porter un coup à la participation puisque le Midwest américain, dont l'Iowa, subit actuellement une vague de froid glacial et de fortes précipitations de neige. L'État tout entier a été frappé par une tempête de neige et le thermomètre devrait frôler les -30°C au moment du vote, avec des routes verglacées. 

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Les électeurs de Donald Trump, persuadés, eux, de la victoire de leur candidat, se motiveront-ils pour aller voter dans ces conditions ? "La principale question que l'on me pose c'est de savoir si le scrutin est annulé", prévient Maci Arjes, responsable d'un groupe de jeunes républicains dans son université, à Iowa City. 

Le verdict tombera à partir de 19H00 locales (01H00 TU le 16 janvier), lorsque les électeurs se réuniront dans des écoles, bibliothèques et casernes de pompiers de cet Etat du Midwest. 

Quid des autres candidats ? 

Les autres candidats républicains sont loin dans les sondages. Il s’agit de l’entrepreneur et millionnaire Vivek Ramaswamy, de l’ancien gouverneur de l’Arkansas Asa Hutchinson et du pasteur et homme d’affaire Ryan Binkley. 

  • Le millionnaire indien Vivek Ramaswamy
Vivek Ramaswamy

Le candidat républicain Vivek Ramaswamy avec sa femme Apoourva et son fils, le 6 décembre 2023. lors d'un meeting de campagne au Moody Music Hall de l'univeristé de l'Alabama à Tuscaloosa. 

© AP Photo/Gerald Herbert

Vivek Ramaswamy, 39 ans, entrepreneur et auteur multimillionnaire, se décrit comme "anti-woke" et s'est fait un nom dans les cercles de droite en s'opposant aux efforts des entreprises pour faire avancer des causes politiques, sociales et environnementales. Il n’a jamais exercé de fonctions électives auparavant et, bien que connu d’une partie des conservateurs, il n’a pas la même notoriété que la plupart des autres candidats qui se sont inscrits ou sont susceptibles de se présenter à la course. 

  • L'expert Hutchinson opposé à Trump
Asa Hutchinson

L'ancien gouverneur de l'Arkansas et candidat républicain Asa Hutchinson lors d'un meeting de campagne à Des Moines, Iowa.

© AP Photo/Charlie Neibergall

Asa Hutchinson, 74 ans, gouverneur de l'Arkansas pour deux mandats, a quitté son poste en janvier. Il fait partie du nombre relativement restreint de républicains qui ont ouvertement critiqué l'ancien président Donald Trump. Il a dénoncé les efforts de l’ancien président pour renverser les élections de 2020 et a déclaré qu’il devrait se retirer de la course à la présidentielle. L'ancien gouverneur Hutchinson possède une grande expérience au sein du gouvernement fédéral, ayant à la fois servi à la Chambre, dirigé la Drug Enforcement Administration (l’administration chargé de la lutte contre la drogue) et la Direction de la sécurité des frontières et des transports du ministère de la Sécurité intérieure. 

  • Le révérend bussinessman Binkley
Le pasteur Ryan Binkley et sa femme Ellie

Le pasteur Ryan Binkley et sa femme Ellie monte sur la scène d'un évènement organisé par le représentant républicain de l'Iowa Randy Feenstra "Foi et famille avec les Feenstras" le 9 décembre 2023 à Sioux Center dans l'Iowa. 

© AP Photo/Charlie Neibergall

Ryan Binkley, 57 ans, est président d'une société de fusions et acquisitions et pasteur d'une église du Texas. Il n’a jamais occupé ou présenté de candidature à un poste électif auparavant. Le révérend Binkley se présente comme un candidat "rassembleur" capable de surmonter les divisions partisanes. Sur son site Internet on peut lire : "Les problèmes auxquels nous sommes confrontés et les torts que nous faisons peuvent tous être rectifiés si nous nous tournons vers Dieu, trouvons le bien chez nos compatriotes américains et décidons de nous faire confiance une fois de plus." Ses principales propositions politiques incluent la réforme de l'immigration et l'équilibre du budget fédéral en sept ans. 

En route pour le New Hampshire 

Huit jours après l'Iowa, ce sera au tour des républicains du New Hampshire de voter. Le calendrier s'accélèrera ensuite pour arriver jusqu'au 5 mars et le "Super Tuesday", quand une quinzaine d'États dont le Texas et la Californie organiseront simultanément leurs primaires. 

Reste à savoir si Donald Trump n'aura pas déjà écrasé toute concurrence à cette date. Sa priorité est de s’assurer sa victoire avant que ne commencent ses procès, dont certains lui font risquer la prison.