États-Unis : À quoi va ressembler la «Trumpéconomie» du milliardaire Scott Bessent?

Le président élu a choisi un milliardaire estimé à Wall Street pour diriger le département du Trésor. Ironie : Scott Bessent a longtemps travaillé pour Georges Soros, l'archétype du financier mondialiste détesté par de nombreux partisans de Donald Trump.

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Donald Trump a choisi l'investisseur Scott Bessent comme secrétaire au Trésor américain

Donald Trump a choisi l'investisseur Scott Bessent comme secrétaire au Trésor américain, mettant fin au suspense autour de ce poste au sein du cabinet doté d'une vaste influence sur les affaires économiques, réglementaires et internationales.

(Capture d'écran /Reuters tv)
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Sa mission tient en un mot, assuré d’être souvent utilisé et commenté dans les prochains mois : imposer la «Trumpéconomie» aux États-Unis et au reste du monde, ( «Trumponomics», en anglais, ndlr). 
 
C’est ce programme que le futur patron du Département du Trésor Scott Bessent, 62 ans, nommé par Donald Trump ce vendredi 22 novembre, devra appliquer s’il est confirmé par le Sénat. Mais au fait, qu'est-ce que ça veut dire, «Trumponomics» ?
 
  • Priorité n°1 : Oublier les «Bidenomics»

Finis, les grands plans gouvernementaux destinés à relancer l’économie américaine. Oublié, l’American Rescue Plan de 2021, fort de 1,9 milliard de dollars destinés à permettre la sortie de la pandémie de Covid-19. Oublié aussi, l’IRA, ce plan de réduction de l’inflation qui a en partie raté sa cible, mais dont les 2,2 milliards d’euros injectés dans l’économie, en particulier dans les énergies renouvelables, commencent à produire leurs effets.

Tout cet arsenal d’investissements publics portait la marque des «Bidenomics», du nom de l’actuel président. Pour Scott Bessent, l’affaire est entendue. «L’erreur est d’être revenu à une planification centrale. Les 'Bidenomics' ne sont ni modernes, ni économiques, ni axés sur l’offre». Fin de partie. 
 
Vu les coupes annoncées dans le budget fédéral par Elon Musk, en charge de l'efficacité gouvernementale, la réduction du déficit public et la maîtrise de la dette fédérale – qui atteint 36 000 milliards de dollars – seront au programme. Il s'appuiera pour cela sur Russell Thurlow Vought, nommé directeur de «l’Office of Management and Budget». « Russ (…), réducteur de coûts et déréglementateur agressif, nous aidera à mettre en œuvre notre programme 'America First' dans toutes les agences », a écrit Donald Trump. Place à l’investissement privé.
 

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  • Priorité n°2 : Surveiller le patron de la FED
     
Un homme sera dans le viseur de Scott Bessent dès sa prise de fonction à la tête du Département du Trésor : le patron de la Federal Reserve Bank Jerome Powell, 71 ans. Nommé par Donald Trump en 2018, ce banquier central a deux armes à sa disposition : son indépendance (il ne reçoit pas d’ordre du président ou du Congrès) et les taux d’intérêt.

Or la politique promise par Trump, à la fois expansionniste et protectionniste, basée sur des droits de douane et sur une baisse importante des impôts, peut faire dans un premier temps repartir l’inflation à la hausse. Le patron de la Fed augmentera-t-il alors les taux, alors que le locataire de la Maison-Blanche veut, lui, ouvrir les vannes du crédit aux entreprises ? Scott Bessent sera partie prenante de ce bras de fer.
 
  • Priorité N° 3 : Rétablir le roi-dollar
     
Le communiqué annonçant la nomination de Scott Bessent le dit clairement. «Sa mission sera de conforter les États-Unis en tant que première économie mondiale, centre d’innovation et d’entrepreneuriat, destination des capitaux, tout en maintenant toujours et sans conteste le dollar américain comme monnaie de réserve du monde».

L’objectif est évidemment, pour Donald Trump, de lutter contre la fuite des capitaux vers d’autres monnaies de réserve. Problème : cette volonté se heurte à son souhait d’un dollar déprécié pour soutenir les exportations. Scott Bessent, ancien collaborateur de Georges Soros, devra à la fois lutter pour attirer les capitaux étrangers et pour éviter une appréciation problématique du billet vert.
 

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  • Priorité n°4 : Place aux milliardaires
     
Scott Bessent ne fait sans doute pas exception, tout comme son futur collègue chargé du commerce, Howard Lutnick. Ces deux milliardaires ont probablement profité de l’élection de Trump, tout comme les magnats de la technologie dont les valeurs se sont envolées depuis le 5 novembre. Le «Bloomberg Billionaires Index» estime que les 10 personnes les plus riches du monde ont gagné près de 64 milliards de dollars dans la foulée de la victoire de Donald Trump.

Scott Bessent est un ardent défenseur des marchés boursiers. Il a donné des cours à l’université de Yale sur les booms et les crises économiques au XXe siècle et sur l’histoire des fonds spéculatifs. La seconde présidence Trump sera celle des milliardaires.
 

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  • Priorité n°5 : Déréguler, forer, protéger
     
Scott Bessent a conseillé Donald Trump tout au long de sa campagne. Il ne croit pas aux risques inflationnistes d’une hausse des tarifs douaniers, dénoncée par de nombreux économistes. Il soutient au contraire que celles-ci vont «augmenter les recettes du Trésor, encourager les entreprises à rétablir la production et réduire la dépendance des Etats-Unis à l’égard de la production industrielle de rivaux stratégiques comme la Chine ou l’Union européenne».

Selon le Wall Street Journal, Scott Bessent a conseillé à Trump de mettre en place une politique «3-3-3», qui comprend la réduction du déficit budgétaire à 3% du PIB d’ici 2028, ainsi qu’une croissance du PIB de 3% grâce à la déréglementation et à la production de 3 millions de barils de pétrole supplémentaires par jour. 
 
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