Fil d'Ariane
Le revirement est de taille. Donald Trump a finalement reculé dans le dossier des familles de migrants séparées en signant un décret présidentiel. Mais le document ne règle pas tous les problèmes.
Le décret visé concerne les familles ayant franchi illégalement la frontière avec le Mexique. Une disposition de transition qui ne mettra pas entre parenthèses les poursuites pénales contre les "sans papiers". Le document signé par le président américain permet donc une détention des familles de sans-papiers, ensemble, pendant l’examen de leurs demandes d’asile.
Ces derniers jours, la Maison-Blanche ne cessait de le répéter. Dans ce dossier sur la séparation des familles aux frontières, l'administration ne faisait qu'appliquer la loi.
Celle de la tolérance zéro, qui autorise ces séparations entre enfants et parents entrés illégalement aux États-Unis.
"Nous signons un décret présidentiel très important. Il s'agit de garder les familles unies tout en nous garantissant une sécurité frontalière très forte" affirme Donald Trump dans le bureau oval, aux côtés d'une proche conseillère et de son vice-président Mike Pence.
Depuis l'entrée en vigueur de cette loi début mai, 2.300 enfants de "sans-papier" ont été séparés de leurs parents. En signant ce décret, le président américain renvoit la balle dans le camp du Congrès.
Un Congrès, écartelé entre des Républicains, crispés sur cette question de l'immigration et des Démocrates qui ont déjà annoncé qu'ils ne voteraient pas cette loi.
"Quand le Président dit que ces actions que ne sont pas de sa responsabilité, il ne dit pas la vérité, "affirme Nancy Pelosi, la cheffe de file des Démocrates à la Chambre des Représentants. "Son administration est celle qui a institué cette politique de tolérance zéro !" ajoute l'ancien speaker, désormais dans l'opposition.
Si Donald Trump invoque l'influence de son épouse Melania et de sa fille Ivanka
l'indignation internationale a certaine pesé également.
"Le populisme n’est pas une solution", a, par exemple, déclaré le pape François, dans un entretien à l’agence Reuters.
Quant aux associations de droits civiques, elles ne cachent pas leur inquiétude.
Pour elles, cette crise des séparations en précède une autre, car s'ils ne seront plus séparés de leur parents, les enfants de migrants seront mécaniquement emprisonnés avec eux, pendant le traitement de leur dossier.