États-Unis : un objet non identifié abattu au-dessus de l'Alaska

Sur ordre de leur président, les Etats-Unis  ont abattu, vendredi 10 février,  un "objet volant à haute altitude" au-dessus de l'Alaska, selon un porte-parole de la Maison Blanche. Aucun détail sur sa nature ou sa provenance n’a été donné. 
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F-22
Sur cette photo fournie par l'armée de l'air américaine, un avion de chasse F-22 Raptor décolle de la base de Langley-Eustis, en Virginie, le 4 février 2023.
Senior Airman Chloe Shanes (AP)
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Selon John Kirby, porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche, cet "objet" avait selon lui "la taille d'une petite voiture." Il volait à une altitude d'environ 12.000 mètres et posait "une menace pour la sécurité du trafic aérien." "Nous ne savons pas qui en est le propriétaire, si c'est un Etat ou une entreprise ou un particulier, nous ne le savons pas. (...) Et nous ne comprenons pour l'heure pas son usage", a-t-il ajouté.

Le président, Joe Biden, a donné l'ordre de le détruire "ce matin (vendredi 10 février)". L’opération a été conduite en début d'après-midi (heure de Washington). Interrogé à ce sujet par des journalistes à la Maison Blanche, le dirigeant américain l’a qualifié de "succès."Selon le porte-parole du Pentagone, Pat Ryder, un F-22 Raptor a abattu l'objet à l'aide d'un missile AIM-9X, comme pour le ballon chinois.

L'administration américaine a eu connaissance "hier soir (jeudi 9 février)" de la présence de cet objet dont les débris sont tombés sur des eaux gelées, dans le nord de l'Alaska, près de la frontière canadienne, a encore indiqué John Kirby. Il a affirmé que les autorités s'efforceraient de récupérer ces débris. Il a, en outre, précisé que cet objet était "beaucoup plus petit" que le ballon chinois détruit la semaine passée. Ce dernier volait par ailleurs à une altitude plus élevée.

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Accrochage diplomatique

Toujours selon M. Kirby, cet objet ne semblait pas avoir de système de propulsion ni de commandes lui permettant de se diriger, à la différence du ballon chinois. Il a conclu en indiquant qu'une mission de reconnaissance aérienne menée autour de l'objet avant qu'il ne soit détruit a établi qu'il n'y avait pas d'occupant à l'intérieur.

Samedi 4 février, Washington a déjà abattu, au large de sa côte Atlantique, un ballon qui survolait des sites militaires sensibles. Pékin a de son côté fait savoir qu’il s’agissait d'un aéronef "civil utilisé à des fins de recherches, principalement météorologiques". Des images capturées par des avions militaires américains montrent que le ballon chinois était bien équipé d'outils d'espionnage, et non destinés à la météo.

Cet accrochage diplomatique a mené le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, à repousser une rare visite en Chine. De leur côté, les autorités américaines s'affairent toujours à récolter les débris du ballon dans l'Atlantique, près des côtes de Caroline du Sud.

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Six entreprises chinoises ajoutées à une liste noire

En conséquence, Washington a ajouté, vendredi 10 février, six entreprises chinoises à sa liste noire. "L'utilisation par la Chine de ballons à haute altitude viole notre souveraineté et menace la sécurité nationale des États-Unis", a déclaré le sous-secrétaire au Commerce pour l'industrie et la sécurité, Alan Estevez. 

La liste noire américaine sur laquelle ont été placées ces sociétés "est un outil puissant pour identifier et bloquer les acteurs qui cherchent à utiliser leur accès aux marchés mondiaux pour nuire et menacer la sécurité nationale américaine, a expliqué le secrétaire adjoint au Commerce, Don Graves. Nous n'hésiterons pas à utiliser (cette) liste et nos autres outils de réglementation et d'application pour protéger la sécurité nationale des États-Unis."