Une "journée sans immigrés" était organisée ce 16 février 2017 aux Etats-Unis pour protester contre la politique anti-immigration de Donald Trump. Les personnes d'origine étrangère étaient appelées à faire grève pour démontrer le rôle qu'elles jouent au sein de la société et de l'économie américaines. Parmi elles, de nombreux employés de restaurants.
Ce 16 février 2017, sur la devanture d'un restaurant new-yorkais, une pancarte explique pourquoi le personnel est en grève : "Quand votre employé n'a jamais manqué un jour de travail en 25 ans et qu'il vous demande de prendre un jour de congé pour protester contre l'injustice... la réponse est évidente. Les immigrés nourrissent l'Amérique."
A New York comme à Washington, des dizaines de restaurants ont fermé leurs portes à l'occasion de la "Journée sans immigrés". Andy Shallal, Américain d'origine irakienne propriétaire de trois restaurants BusBoys & Poets, relate : "Nous avons eu une conversation avec notre personnel et nous avons pris la décision de fermer le restaurant pour envoyer un message fort, plutôt que d'essayer de le faire fonctionner sans eux."
Lancé spontanément la semaine précédente contre la politique anti-immigration de Donald Trump, le mouvement a très vite pris de l'ampleur. Il a été suivi par des centaines de manifestants dans les rues de Chicago, de Detroit, de Charlotte, ou encore devant le Capitole.
Parmi les manifestant, Daisy, immigrée sans papiers, déclare : "On veut dire au président et au Congrès qu'ils arrêtent les déportations, qu'ils arrêtent de séparer les familles. Nous travaillons beaucoup, nous apportons beaucoup à ce pays. Nous sommes juste des sans papiers." Sapna Pandya, directrice de l'association "Many languages, One voice" qui a organisé la manifestation, estime quant à elle : "Si nous, les immigrés, nous ne travaillons pas, nous ne donnons pas notre argent, alors notre économie, notre pays... C'est tout le système qui s'effondrerait. C'est ce que nous voulons montrer avec cette journée."
Quelque 11 millions de clandestins vivent aux Etats-Unis. Ils représentaient 9 % des employés dans l'hôtellerie et la restauration en 2014, selon l'institut Pew Research Center.