Une voiture a volontairement percuté des manifestants opposés à un rassemblement de militants d'extrêmes droite organisé, samedi 12 août, à Charlottesville, en Virginie. Une femme a été tuée et 19 personnes ont été bléssées.
Un jeune homme de 20 ans a été interpellé et placé en garde à vue après avoir délibérément foncé sur une foule de manifestants venus protester contre une marche de l'extrême-droite américaine à Charlottesville, aux Etats-Unis. Ce rassemblement réunissait des groupuscules néo-nazis et des supprémacistes blancs opposés au retrait d'une statue du général sudiste Robert Lee, leader des troupes des Etats esclavagistes durant la guerre de sécession, dans un jardin municipal de la ville. Il se présentait comme l’un des plus importants de ces mouvances politiques depuis au moins une décennie avec des centaines de participants, selon les organisations antiracistes. L'incident s'est déroulé peu après l'interdiction de cette manifestation : "On marchait dans la rue quand une voiture, nous a foncé dessus, elle a percuté tout le monde. Puis elle a reculé et nous a encore heurtés", a relaté à l'AFP un témoin. Une jeune femme de 32 ans a été tuée et dix-neuf personnes ont été bléssées.
Un drame condamné par les autorités américaines
Le ministre américain de la Justice, Jeff Sessions a condamné samedi, "l'intolérance raciale et la haine", après les violences en Virginie."Quand de telles actions sont suscitées par l'intolérance raciale et la haine, elles trahissent nos valeurs fondamentales et ne peuvent être tolérées", a-t-il déclaré dans un communiqué. Le gouverneur de Virginie a également clairement attaqué les groupes d'extrême droite lors d'une conférence de presse : "J'ai un message pour tous les suprémacistes blancs et les nazis qui sont venus aujourd'hui à Charlottesville. Notre message est simple et clair. Rentrez chez vous. Vous n'êtes pas les bienvenus dans cette belle communauté", a-t-il précisé. Le message du président américain a été moins direct. Donald Trump a dénoncé," une monstrueuse démonstration de haine", mais sans se prononcer sur la responsabilité de l'un ou l'autre des camps en présence. Interpellé par des journalistes, il a refusé de condamner spécifiquement les mouvements d'extrême droite.