Etudiants: l'alcool impliqué dans plus de 50% des violences sexuelles, selon une étude

Image
Un mur avec un slogan contre les violences sexistes, à l'université Bordeaux-Montaigne, à Pessac, le 15 novembre 2023

Un mur avec un slogan contre les violences sexistes, à l'université Bordeaux-Montaigne, à Pessac, le 15 novembre 2023

AFP/Archives
Partager2 minutes de lecture

Plus de la moitié des violences sexistes et sexuelles en milieu étudiant impliquent une consommation d'alcool, selon une étude menée en partenariat avec le ministère de l'Enseignement supérieur, qui en publie les résultats mercredi.

D'après cette enquête, menée auprès de 67.000 étudiants et élèves de grandes écoles entre novembre 2023 et février 2024, l'auteur des violences avait, selon les estimations des victimes, consommé de l’alcool dans près de 62% des tentatives d’agression sexuelle, 56% des agressions sexuelles, 42% des tentatives de viol et 43% des viols.

Les victimes, elles, déclarent avoir consommé de l'alcool dans 47,5% des tentatives d'agression sexuelle, 44% des agressions sexuelles, 35% des tentatives de viol et 37% des viols, ajoutent les résultats de cette étude, intitulée "Violences sexistes et sexuelles dans l'enseignement supérieur en France: un focus sur l’alcool et le cannabis". Elle a été conduite par Laurent Bègue Shankland, addictologue et professeur de psychologie sociale à l'université Grenoble-Alpes, en lien avec la Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives (Mildeca).

Dans le détail, près d’un quart des victimes de viol (ou tentatives) disent avoir consommé cinq verres d'alcool ou plus. Et 23% des victimes de viol (ou tentatives) et 16% des victimes d'agression sexuelle (ou tentatives) indiquent que l'auteur avait tenté de modifier leur état de conscience au moyen d'alcool ou autres substances.

En prenant en compte, pour chaque situation, la consommation d’alcool cumulée des auteurs et des victimes, "l’alcool est ainsi présent dans plus de la moitié des violences sexuelles", indique le ministère de l'Enseignement supérieur dans un communiqué.

Le cannabis et autres drogues sont en revanche moins fréquemment signalés dans les situations de violences sexuelles, selon l'étude: 3 à 6% des victimes déclarent avoir consommé du cannabis avant les faits, et 8 à 13% estiment que c'était le cas de l'auteur.

Près de 40 à 50% des agressions sexuelles et tentatives se déroulent par ailleurs dans des contextes de sociabilité festive (bars, boîtes de nuit, fêtes, voyages étudiants), pointe l'étude.

Les auteurs sont d'autres étudiants dans près de 70% des cas d’agression sexuelle (ou tentatives) et 60% des cas de viols (ou tentatives). Pour les agressions, l’auteur est le plus souvent une personne inconnue, rencontrée depuis peu ou une connaissance. Pour les viols ou tentatives de viol en revanche, il s’agit dans un peu moins d'un cas sur deux du partenaire ou de l’ancien partenaire.