Euro-2016 : la fièvre islandaise

Dimanche 3 juillet, l’Islande rencontre la France pour un quart de finale historique. Pour leur première participation à l'Euro, les "Garçons"suscitent une ferveur exceptionnelle des Islandais. Tour d'horizon.
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victoire islande euro 2016
Euro-2016 : les supporters islandais célèbrent la victoire de leur équipe nationale face à l'Angleterre, lundi 27 juin 2016 à Reykjavic.
©AP Photo/Brynjar Gunnarsson
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Quelle que soit l’issue du match, le quart de finale opposant les "Strákarnir okkar" (NDLR, "nos garçons" en islandais) aux Bleus, ce dimanche 3 juillet au Stade de France, s’annonce déjà légendaire. Gudni Johannesson, président de la République d’Islande élu ce samedi 25 juin, confirme : « Quand les gars reviendront à la maison, peu importe à quel moment, ce seront des héros nationaux ».
 
En à peine un mois, la folie du football s’est emparée de l’île située au milieu de l’Atlantique nord. Les quelque 330.000 habitants de cette "terre de glace" brûlent en effet d’enthousiasme pour l'équipe nationale qui participe à son premier Euro. Lorsque l’Islande inflige un nouveau Brexit à l’Angleterre (2-1), lundi 27 juin, des scènes de liesse envahissent le parc Arnarholl de la capitale Reykjavik, dans lequel 10.000 supporters se sont rassemblés. Embrassades, pleurs, cris, du jamais vu dans ce pays, dont le plus grand exploit sportif est un médaille olympique d’argent en handball masculin en 2008. Le match réalise également un très bon résultat à la télévision : 99,8% de part d’audience !
 
L’écrivain et poète islandais Eirikur Örn Norddahl, assure à Libération qu’au fil des victoires, toute l’île s’est passionnée pour le football. « Aujourd’hui, il ne doit plus rester à Reykjavik qu’un hipster ironique, piégé par son attitude hautaine et qui continue à poster sur les réseaux sociaux qu’il n’aime pas le foot. Tous les autres Islandais sont complètement incrédules et sautent en hurlant leur joie » s’amuse-t-il. Les supporters sont d'ailleurs environ 30.000 à avoir fait le déplacement en France pour soutenir leurs "Garçons", ce qui représente... de 8 à 10% de la population totale !
 
Même la ministre des Affaires étrangères, Lilja Alfredsdottir, apporte un soutien indéfectible à son équipe. Dans la journée de lundi, quelques heures avant le match contre l’Angleterre, elle porte le maillot de l’équipe islandaise lors d’une réunion de l’Association européenne de libre-échange à Berne.
 

Une vraie surprise

A l’issue de la rencontre victorieuse, Gudmundur Benediktsson, commentateur islandais vedette des réseaux sociaux, ne cache pas son exaltation. « Ne me réveillez jamais ! Ne me réveillez jamais de ce rêve de dingue !  L’Islande… va au Stade de France… dimanche !  France-Islande ! L’Angleterre rentrez à la maison ! Sortez de l’Europe, allez où vous voulez ! Angleterre 1, Islande 2, c’est le score final ! ». Il jubile. 
 
Dans les rues de Paris aussi la joie est visible. Pendant la nuit qui a suivi cette qualification, des petits mots de félicitations fleurissent sur la vitrine d'une agence de voyage spécialisée dans les séjours en Islande. « Bravo Islande », « Allez ! Bravo ! Love » peut-on lire.
 
Cette victoire inespérée face à l'Angleterre a donné des idées au sportif français Yannick Agnel. « Si les Islandais gagnent l’Euro, je fais le tour de l’Islande à la nage » a tweeté le lendemain le champion de natation français. Tout sourire, Heimir Hallgrimsson, entraineur adjoint de l’équipe islandaise lui a répondu. « Je ne lui recommande pas, mais c’est possible. Il faudra qu’il choisisse une météo clémente. » En plein été, la température des eaux islandaises dépasse difficilement les dix degrés. On peut donc deviner que Yannick Agnel supportera son pays dimanche. Sauf s’il ne craint pas le froid.
 
En attendant le duel France-Islande de dimanche, un site islandais propose aux internautes étrangers de créer un maillot personnalisé avec leur nom islandais. Une autre manière de célébrer l'esprit "sport" du football.