Fil d'Ariane
Yaroslav Hunka, vétéran ukrainien de 98 ans accusé d'avoir combattu aux côtés des Nazis.
Le président de la Chambre des communes du Canada a annoncé sa démission ce mardi 26 septembre après le scandale provoqué par l'hommage rendu au parlement à un vétéran ukrainien ayant combattu avec les nazis pendant la Seconde guerre mondiale, à l'occasion de la visite de Volodymyr Zelensky.
Le Premier ministre du Canada Justin Trudeau avait déclaré lundi 25 septembre qu'il était "inacceptable" et "gênant" qu'un ancien soldat ukrainien ayant combattu avec les nazis pendant la Seconde guerre mondiale ait été ovationné au Parlement lors de la visite du président Zelensky la semaine dernière.
"C'est profondément gênant pour le Parlement du Canada et par extension pour tous les Canadiens", a affirmé aux journalistes le Premier ministre.
Ces propos surviennent au lendemain de la controverse entourant une invitation critiquée qui a plongé son gouvernement dans l'embarras.
Lors du passage du président ukrainien Volodymyr Zelensky à Ottawa vendredi, le président de la Chambre des Communes, Anthony Rota, a fait applaudir Yaroslav Hunka, un vétéran ukrainien de 98 ans que des associations de défense de la communauté juive accusent d'avoir combattu dans la 14e division Waffen Grenadier de la SS, une unité militaire nazie dont les crimes contre l'humanité pendant l'Holocauste sont bien documentés.
"C'est clair que c'est inacceptable", a réagi Justin Trudeau, rappelant que "le président de la Chambre a pris la responsabilité et s'est excusé".
Dans la foulée de cette controverse, des partis politiques ont exigé lundi la démission de M. Rota.
Le parti conservateur, formant l'opposition officielle à Ottawa, a reproché au gouvernement Trudeau de ne pas avoir vérifié les antécédents de M. Hunka avant de lui rendre hommage.
Une organisation juive avait qualifié dimanche l'incident de "choquant" et de "particulièrement troublant".
"Une fois de plus, je veux m'excuser pour ce qui s'est passé, je ne voulais pas mettre le Parlement dans l'embarras", a réaffirmé Anthony Rota en chambre, lundi. Des excuses qui n'ont pas suffi à désamorcer la polémique.
"C'est avec le coeur lourd que je me lève pour informer les membres de ma démission en tant que président de la Chambre des communes", a déclaré Anthony Rota devant le parlement, parlant de "ses profonds regrets pour son erreur". "J'accepte l'entière responsabilité de mes actions. Ma démission prendra effet à la fin de la journée de séance demain, mercredi 27 septembre, afin de permettre les préparatifs pour l'élection d'un nouveau président", a expliqué M. Rota qui avait présenté l'ancien Nazi comme un "héros ukrainien", venant de sa circonscription électorale.
Elu pour la première fois en 2004 sous la bannière libérale, M. Rota, 62 ans, a été réélu à cinq reprises. Il était le président de la Chambre depuis 2019.