Fil d'Ariane
On en sait plus sur l’identité des onze djihadistes français expulsés de Turquie. Sur ces onze Français, trois femmes et cinq enfants sont partis du camp kurde d'Aïn Issa en Syrie. "Elles n'ont pas eu d'autre choix que de partir" (après l'offensive turque en Syrie, ndlr), indique leur avocate Maître Marie Dosé. "Quand elles ont voulu rentrer dans le camp, leurs tentes avaient brûlé."
Selon les informations de Franceinfo, sur ces onze personnes, en plus de ces trois femmes et des cinq enfants, il y aurait une femme radicalisée et ses deux enfants. Certaines sont donc arrivées récemment en Turquie. D'autres se trouvent en prison en Turquie « depuis longtemps ».Cette expulsion de djihadistes français, annoncée par Ankara jeudi 7 novembre, ne surprend personne. « Erdogan a toujours exprimé son rejet de prendre en charge judiciairement les combattants étrangers de Daech », assure Maître Marie Dosé, avocate d’une quarantaine de femmes et d’une centaine d’enfants français détenus dans des camps syriens. Qui plus est, « le protocole Cazeneuve oblige la Turquie à expulser les ressortissants français [membres de Daech] ».
Le protocole Cazeneuve est un accord de coopération policière entre Ankara et Paris entré en vigueur le 26 septembre 2014. "C’est parce que nous ne voulons pas être confrontés à des retours sauvages de terroristes que ce protocole a été conclu », souligne la ministre française des Armées Florence Parly ce lundi 11 novembre. L'accord "normalise les conditions de retour des combattants étrangers [en France], de manière à pouvoir le judiciariser dès lors qu'ils ont quitté le théâtre des opérations terroristes", indiquait Bernard Cazeneuve en juin 2016.
Reste le problème de l’égalité entre les personnes expulsées de Turquie, et celles qui restent dans les camps syriens.
Maître Marie Dosé, avocate de femmes et enfants français détenus en Syrie
«193 personnes ont fait l’objet d’un rapatriement organisé sur le territoire français » dans le cadre de ce protocole, peut-on lire dans le rapport de la commission d’enquête du Sénat sur l’organisation des services de l’Etat sur la menace terroriste après la chute de l’État Islamique.
1 200 membres du groupe Etat islamique se trouvent dans des geôles turques, d’après le président turc Erdogan. « 250 enfants et un peu plus de 100 femmes françaises se trouveraient dans le Kurdistan syrien », d’après Maître Marie Dosé.