Fil d'Ariane
Le sommet doit permettre de voir ce qu'il y a derrière le slogan "America is back", après l'euphorie suscitée par l'élection de Joe Biden.
Après la crise de la relation sous Donald Trump, qui avait qualifié l'UE d'"ennemi" et ne cachait pas son peu de goût pour le projet européen, Joe Biden arrive avec un discours radicalement différent.
"Je pense que l'Union européenne est une entité extraordinairement forte et dynamique", a-t-il lancé lors du G7 en Cornouailles, une formule totalement inimaginable durant le mandat de son tempétueux prédécesseur.
Le président américain rencontrera à la mi-journée le chef du Conseil européen Charles Michel, représentant des Vingt-Sept, et la présidente de la Commission Ursula von der Leyen.
Cette première rencontre entre l'Union européenne et Etats-Unis à Bruxelles depuis 2017 "ne va pas tout régler mais la diplomatie est de retour", a souligné lundi un haut responsable européen.
Les premiers dossiers sur la table sont les contentieux commerciaux avec des taxes punitives de part et d'autre.
L'UE et les Etats-Unis viennent d'annoncer un accord pour régler le vieux conflit Airbus/Boeing qui empoisonne leur relation, nouveau signe d'une volonté d'apaisement entre les deux blocs après les années Trump.
Les deux parties ont accepté de suspendre pendant cinq ans les droits de douane punitifs qu'ils s'infligent dans le cadre de ce contentieux, a expliqué à des journalistes la Représentante américaine au Commerce Katherine Tai.Joe Biden a voullu "désamorcer les contentieux afin de se concentrer sur sa priorité, la Chine", souligne Eric Maurice de la fondation Schuman.
Quant aux Européens, "ils vont chercher à savoir quelle est leur marge de manœuvre dans cette alliance contre Pékin. Il y a un accord entre eux pour ne pas s'aligner totalement, pour des raisons géopolitiques côté français et économiques côté allemand", ajoute-t-il.
Si l'Europe s'efforce de protéger son grand marché de la concurrence déloyale des entreprises chinoises, elle doit aussi ménager une puissance devenue son premier partenaire commercial.
Bruxelles n'a pas renoncé à l'accord controversé conclu en décembre avec Pékin visant à ouvrir aux investisseurs européens des secteurs dont l'accès est fermé ou restreint. Il est actuellement gelé après des sanctions de l'UE contre les violations des droits des Ouïghours, suivies de contre-sanctions de Pékin.