Fil d'Ariane
Facebook leur a également demandé à chacun de vérifier si les photos publiées sur leurs comptes personnels respectaient les règles à suivre dans la communauté, édictées sur la page "Standards de la communauté" du réseau social. Facebook les fait respecter à l'aide d'un algorithme de modération ou par les internautes eux-mêmes qui peuvent déclarer/dénoncer des contenus inappropriés :
Le post de notre site Terriennes sur Facebook correspond donc aux contenus interdits dans la communauté. La rédactrice en chef de Terriennes a rapidement réagi en dénonçant auprès du réseau social cette censure qui s’opère sur un site d’information comme TV5MONDE qui ne choisit pas une image de femmes aux seins nus par provocation mais pour informer ces lecteurs qui viennent sur son site Internet comme sur sa page Facebook.
Sollicité par notre rédaction, le réseau social a répondu, ce jeudi 2 juin, en nous rappelant les règles de son fonctionnement notamment en matière de modération, et de signalement de contenus. Des règles qui prévalent pour tous ses utilisateurs. Comme il est indiqué dans les règles de Facebook les "standards de la communauté" priment sur la loi locale.
TV5MONDE n’est pas le seul utilisateur (média, institution, musée ou personne) victime de la censure de Facebook sur cette question de la nudité. Même quand il s'agit pourtant d'oeuvre d'art que le géant du net assure tolérer davantage aujourd'hui.
Avant qu'il n'infléchisse ses règles début 2015 : "Nous autorisons également les photos de peintures, sculptures et autres œuvres d’art illustrant des personnages nus", le journal suisse La Tribune de Genève a vu son compte Facebook censuré fin 2012. Son tort ? Avoir illustré l’un de ses articles avec le tableau de Gustave Courbet, "L’Origine du monde".
Mais fin 2015, le "Nu couché" de Modigliani adjugé aux enchères pour la somme record de 170.4 millions de dollars n'a, lui, pas été supprimé des posts publiés sur Facebook.
Cela n'a pas empêché certains médias américains notamment de s'autocensurer, hors du réseau social, comme Bloomberg sur sa chaîne ou le Financial Times dans ses colonnes. Excès de puritanisme ?
Modigliani's 'Nu Couché,' which sold for $170.4M, is censored in media reports https://t.co/5bW80rH09Z via @TheCut pic.twitter.com/YjWf8zLFQb
— Lisa Fung (@lfung) November 10, 2015
Avant que Facebook n'accepte dans ses règles les représentations artistiques de nus féminins notamment, les sanctions étaient radicales. Ainsi, un internaute français, professeur des écoles, a vu son compte désactivé en février 2011 après avoir publié le tableau de L'Origine du monde de Gustave Courbet.
Après plusieurs mails de réclamation restés sans réponse, il dépose une assignation pour atteinte à la liberté d’expression au Tribunal de grande instance (TGI) de Paris. Après plus de quatre ans de procédure, la cour d’appel de Paris confirme le 12 février 2016 que la justice française est compétente pour juger le réseau social notamment dans ce conflit l’opposant à un utilisateur.
Un revers pour Facebook qui stipule clairement dans les clauses de sa « Déclaration des droits et responsabilités » que seuls les tribunaux de l'Etat de Californie sont compétents en cas de litige : « Vous porterez toute plainte (« plainte ») afférente à cette Déclaration ou à Facebook exclusivement devant un tribunal régional américain du Northern District de Californie ou devant un tribunal national du comté de San Mateo, et vous acceptez de respecter la juridiction de ces tribunaux dans le cadre de telles actions. Le droit de l’État de Californie est le droit appliqué à cette Déclaration, de même que toute action entre vous et nous, sans égard aux principes de conflit de lois. »