Mark Zuckerberg a présenté ses excuses au Congrès sur le scandale de l'exploitation des données personnelles de ses utilisateurs par la société Cambridge Analytica. Après le Sénat, le patron de Facebook s'explique devant la Chambre des représentants ce mercredi.
Habituellement, on fait la queue pour applaudir Mark Zuckerberg. Mais désormais, dans les files d'attente, tout autant qu'un peu partout dans le monde, on se demande si on ne va pas plutôt se désinscrire de Facebook.
Annamarie Rienzi, étudiante américaine et utilisatrice du réseau social, y songe : "Personnellement, je ne l'ai pas fait. mais je m'en rapproche de plus en plus. En tant que fervente utilisatrice de Facebook, ça serait une affirmation forte."
Une affirmation forte. C'est exactement ce qu'attendait les élus du Congrés américain ce mardi 10 avril en recevant le PDG de Facebook pour l'auditionner.
Une première pour le jeune patron du groupe, empétré dans des polémiques successives sur les graves dysfonctionnements de son réseau concernant la protection des données personnelles.
"C'était mon erreur et j'en suis désolé." Mark Zuckerberg
Mark Zuckerberg admet : "Il est évident que nous n'avons pas fait assez pour empêcher ces outils d'être utilisés de façon mal intentionnée. Et cela vaut pour les fausses informations, les ingérences étrangères dans les élections et les discours de haine ... C'était une grosse erreur. C'était mon erreur et j'en suis désolé."
Un mea-culpa attendu par le Congrés, très remonté contre Facebook ces dernières semaines. Les sénateurs américains souhaitaient notamment entendre Mark Zuckerberg sur l'affaire Cambridge Analytica, du nom de cette firme d'analyse de données, pour comprendre comment cette entreprise a réussi à récupérer les données de 87 millions d'utilisateurs du groupe, avant d'aller travailler pour la campagne de Donald Trump en 2016.
Période sur laquelle Facebook travaillait, selon Mark Zuckerberg, avec le procureur spécial Robert Mueller, pour l'enquête sur les ingérences russes dans l'élection présidentielle américaine.
Et d'expliquer à quel point la lutte contre la manipulation politique était difficile : "Il y a des gens en Russie dont le travail est d'exploiter nos systèmes et d'autres systèmes internet aussi, donc c'est une course aux armements. Ils vont continuer à s'améliorer et nous devons investir pour devenir meilleur également" a-t-il dit.
Mais Facebook restera gratuit, son patron l'a répété devant la commission du Congrès, estimant que son groupe n'est pas en situation de "monopole". Il devra ce mercredi en convaincre les élus de la Chambre des représentants.