Fil d'Ariane
Ecoeurés par cette affaire de corruption qui entache sérieusement l'image de la FIFA, les internautes réagissent... et font le buzz. Ils détournent les d’images ou les logos de sponsors, sans oublier de dénoncer les conditions de travail des migrants sur les chantiers de la Coupe du monde 2022 au Qatar. Entre rire jaune et humour noir...
Dernier soubresaut de l'affaire FIFA : selon le New York times, le secrétaire général de la Fifa et bras droit de Joseph Blatter, le Français Jérôme Valcke, aurait transféré 10 millions de dollars sur des comptes gérés par l'ancien vice-président de l'organisation Jack Warner.
Enième rebondissement après l'arrestation de plusieurs membres de la FIFA arrêtés en Suisse, le mercredi 27 mai.
La justice soupçonne en effet 14 personnes d’avoir « sollicité et reçu plus de 150 millions de dollars en pots-de-vin et rétrocommissions ». Ces faits concerneraient des compétitions en lien avec la Concacaf (Confédération de football d’Amérique du Nord, d’Amérique centrale et des Caraïbes ), le choix de l’Afrique du Sud, pays hôte du Mondial 2010, et l’élection du président de la FIFA en 2011.
Trop c'est trop pour les internautes. Pour dénoncer ces affaires de corruption, ils ont décidé de poster des images détournées, à la fois humoristiques, ironiques et souvent provocantes au sujet de ces scandales en farandole.
Mais le scandale lié à la corruption n’est pas la seule épine dans le pied de la FIFA. La Coupe du monde organisée par la fédération internationale, au Qatar, en 2022 fait aussi beaucoup parlé d’elle. Selon Amnesty International qui vient de publier un nouveau rapport intitulé « Promising little, delivering less: Qatar and migrant labour abuse ahead of the 2022 Football World Cup», les migrants qui construisent les infrastructures pour le Mondial travaillent dans des conditions inacceptables. « Plus d’un an après les promesses du gouvernement du Qatar de mettre en œuvre des réformes limitées afin d’améliorer les droits des travailleurs migrants, les espoirs de réels progrès s’estompent rapidement »,
En effet, les travailleurs étrangers continuent à ne pas être payés ou alors en retard, les conditions de travail sur le terrain sont rudes et dangereuses, ils ne bénéficient pas d’assurance de santé, ils n’ont pas vraiment accès à la justice… "La seule petite évolution est la système automatique de versement des salaires mais il ne concerne qu'un seul secteur", assure Jean-François Dubost.
"Le respect des droits des travailleurs étrangers concerne avant tout le Qatar", affirme le spécialiste d'Amnesty International. Mais il précise : "La FIFA aussi possède une responsabilité, on ne veut pas minimiser son rôle. Elle doit avoir une discussion avec les autorité du Qatar et le comité d'organisation de la Coupe du monde 2022. Elle doit faire pression et porter le message qu'elle ne souhaite pas d'un Mondial sur le dos des migrants".
Selon le quotidien britannique The Independent, plus de 1 400 migrants seraient morts dans la construction des infrastructures pour la Coupe du monde au Qatar, en raison de ma chaleur extrême et des conditions de travail dangereuses. Rien qu'en 2014, selon Amnesty International, 441 personnes originaires de l'Inde et du Népal sont mortes.
Ces dernières semaines, de nombreux artistes et internautes ont donc voulu dénoncer ces abus en détournant les logos de sponsors de la Coupe du monde 2022 : tombes pour Adidas, menottes pour Coca-Cola, fouets pour McDonald...le message est clair.