Les activités humaines ont une influence sur le changement climatique. Et des décisions doivent être prises au plus vite par les décideurs pour diminuer les émissions de gaz à effet de serre et empêcher des conséquences dramatiques pour la vie sur terre. C’est en substance le message de la synthèse du cinquième rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), publié le 2 novembre, et qui était au cœur d’une présentation publique lundi à Berne, à laquelle a participé Doris Leuthard, ministre de l’Ecologie.
Ces conclusions serviront de socle à d’âpres négociations lors du sommet de la Convention des Nations unies sur le changement climatique (UNFCCC) à Lima en décembre, puis à Paris en 2015. L’occasion, aussi, pour le GIEC de faire le bilan de cette cinquième série d’évaluations et de se tourner vers son propre futur.
Entre 2008 et 2014, 1 800 climatologues du monde entier ont analysé près de 9 200 articles scientifiques pour façonner les modèles climatiques cités en référence dans le document divulgué. Le fruit d’un immense labeur, effectué par trois groupes de travail du GIEC. Pour l’analyse des deux millions de gigabytes de données scientifiques pour l’élaboration de leurs trois rapports, publiés entre 2013 et 2014, les chercheurs impliqués ont travaillé sans relâche, bénévolement.
La synthèse en elle-même a demandé plus de sept jours (à 20 heures par jour) de discussions entre les délégués du GIEC pour trouver un consensus. Dans un commentaire publié en septembre dans Nature, Thomas Stocker et Gian-Kasper Plattner, du groupe de travail I consacré aux sciences physiques du climat, ont émis une série de propositions faisant écho à leur sondage mené auprès de 259 chercheurs : 83 % sont d’accord pour dire que la quantité de travail constituait un réel défi. Malgré le poids de la tâche, 90 % disent avoir vécu l’expérience de manière positive, 68 % étant même prêts à participer à un sixième rapport.
Or, la hausse à venir du nombre d’articles scientifiques publiés sur le sujet ne rendra que plus lourde la tâche des groupes de travail. Ainsi, les délégués du GIEC comme les scientifiques s’interrogent sur le format que devront prendre les prochains rapports. Prévus pour l’instant dans six ans, ils pourraient prendre un format complètement différent.