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Credit TV5 Monde/ Stephane Leroyer
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Forte participation au référendum du Kurdistan irakien

Cinq millions de Kurdes de la région autonome du Kurdistan irakien étaient appelés à voter ce lundi 25 septembre pour l'indépendance de leur région. Le taux de participation dépasserait les 76 pour cent. Le résultat du référendum est attendu ce mardi soir. Olivier Piot, spécialiste du Kurdistan revient sur les conséquences géopolitiques de ce scrutin.
 
Olivier Piot, journaliste indépendant, spécialiste du Moyen Orient et auteur de : Le peuple kurde, clé de voûte du Moyen Orient (Ed. Les Petits Matins), décrypte pour TV5MONDE, les conséquences géopolitiques de ce référendum. 
 
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TV5MONDE : Les Kurdes sont-ils indispensables dans cette région ?

Olivier Piot : Les événements à venir vont aller dans ce sens. Après les résultats de ce référendum, qui va être favorable, il sera très difficle d'envisager la reconstruction de cette zone sans prendre en compte les revendications des Kurdes.

Plus de 76% de taux de participation à ce référendum. Cela va donner du poids à cette revendication. Est-ce que cela va vraiment être le point de départ de la constitution d'un grand Kurdistan entre l'Irak, la Turquie, la Syrie et l'Iran?

Je crois que cela réactualise cette question. Les grandes puissances de l'époque, la Grande-Bretagne et la France avaient promis en 1920 un grand Etat kurde. Si on prend en compte les revendications d'autonomie en Turquie, en Syrie, émergentes en Iran et en Irak, on se retrouve avec ce grand Etat promis lors du traité de Sèvres.

Les Kurdes combattent les jihadistes islamiques. Est-ce que les Kurdes sont aujourd'hui en position de force?
 
Cette revendication a plus d'un demi siècle. La lutte contre le pouvoir central de Bagdad date des années 1970. Saddam Hussein avait même promis une autonomie forte aux Kurdes d'Irak, qu'il n'a jamais donnée. Les grandes puissances n'avaient pas l'habitude de négocier avec les Kurdes. On disait aux Kurdes de rester dans le couloir. On les appelait en cas de besoin. Aujourd'hui, il n'y aura pas de négociations internationales sans les Kurdes, comme cela a pu être le cas à Astana sur la Syrie. Massoud Barzani n'est pas dans une revendication d'un grand Kurdistan. Mais les grandes puissances craignent aujourd'hui un effet domino et elles ont raison de le craindre.

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