Français de l'étranger : la gauche perd deux sièges aux législatives partielles

Les Français de l'étranger de la 1ère et 8e circonscriptions ont élu ce week-end leurs députés dans le cadre de législatives partielles. Résultat du second tour : un fort taux d'abstention et la perte de deux sièges pour le Parti socialiste à l'Assemblée nationale.
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Français de l'étranger : la gauche perd deux sièges aux législatives partielles
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Le PS a perdu deux sièges dimanche à l'Assemblée nationale lors des législatives partielles des Français de l'étranger. Ce scrutin a permis au très sarkozyste Frédéric Lefebvre (UMP) de faire son retour et au vice-président du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) Meyer Habib (UDI) son entrée. Ces législatives partielles étaient organisées pour remplacer des députées socialistes élues en mai 2012, dont les comptes de campagne ont depuis été invalidés, entraînant leur inéligibilité pour un an. Dans la 1ère circonscription (États-Unis et Canada), Frédéric Lefebvre, ex-secrétaire d’État au Commerce et au Tourisme de 49 ans, a obtenu 53,72% des voix contre 46,28% pour le socialiste Franck Scemama, selon des résultats définitifs publiés sur le site du ministère des Affaires étrangères. Dans la 8e circonscription (huit pays dont Chypre, la Grèce, l'Italie, Israël, la Turquie), où les franco-israéliens, forment la majorité de l'électorat (66.000 environ sur 112.000) Meyer Habib , 52 ans, bat une UMP, Valérie Hoffenberg par 53,5% des voix contre 46,5%, selon des résultats quasi-définitifs. Le candidat PS avait été éliminé dès le premier tour, il y a deux semaines. Malgré une participation extrêmement faible de 13,89% en Amérique du Nord, le président de l'UMP Jean-François Copé a vu dans la victoire de Frédéric Lefebvre "un désaveu très clair" de la politique de François Hollande.
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Frédéric Lefebvre, vainqueur de la 1ère circonscription
Réactions "Le PS a perdu les sept élections législatives partielles qui ont eu lieu depuis un an", relève le patron de l'UMP, qui estime que le président "doit tirer les conséquences de ces défaites successives en changeant de politique". L'ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin s'est fendu d'un commentaire sur son compte Twitter : "Leçon des partielles : si l'UMP dépasse les rivalités, personnelles, elle gagnera largement les municipales". Frédéric Lefebvre - qui avait déjà siégé à l'Assemblée entre juillet 2007 et juillet 2009 comme député des Hauts-de-Seine pendant le passage au gouvernement d'André Santini (Nouveau Centre), dont il était le suppléant - a estimé que sa victoire était celle "d'un homme de loyauté et d'unité". "C'est forcément une déception", a commenté de son côté Franck Scemama. "Si on avait eu un mois et demi de campagne en plus, on aurait pu faire la différence", a-t-il estimé.
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Meyer Habib, vainqueur de la 8e circonscription
Rejet Côté UDI, le délégué général du mouvement Yves Jégo a lui aussi jugé que la victoire de son candidat Meyer Habib marquait "un rejet de la politique gouvernementale". Mais il salue également une victoire sur l'UMP, jugeant que les électeurs d'Europe du Sud et d'Israël ont choisi "une opposition véritablement plurielle qui porte une vision libérale, humaniste, écologiste et européenne telle que l'UDI souhaite l'incarner". Le patron du mouvement Jean-Louis Borloo s'est dit pour sa part "très heureux" d'accueillir un 31e député pour son groupe à l'Assemblée. Se présentant comme un ami du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, qui avait appelé les Franco-Israéliens à voter pour lui, Meyer Habib, fils du premier négociant de vins casher en France, est une des figures les plus connues de la communauté juive parisienne, au sein de laquelle il milite depuis son plus jeune âge. Lui et son adversaire Valérie Hoffenberg ont essentiellement fait campagne sur la défense d'Israël à l'Assemblée nationale. Le secrétaire national aux élections du PS Christophe Borgel a jugé pour sa part que cette victoire de l'UMP en Amérique du nord - la seule des deux circonscriptions où un PS était encore en lice - n'était "pas étonnante" étant donné "l'abstention de l'électorat socialiste". Il a relevé que malgré ces deux défaites le groupe à l'Assemblée conservait la majorité absolue à l'Assemblée, avec 292 sièges.