France : Anne Hidalgo, la maire de Paris, annonce sa candidature à la présidentielle de 2022

La maire de Paris, la socialiste Anne Hidalgo, a officialisé dimanche 12 septembre sa candidature à la présidentielle française de 2022, venant s'ajouter à la liste des prétendants d'une gauche divisée.
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La maire de Paris, Anne Hidalgo, devant l'Hôtel de ville, durant l'événement marquant l'arrivée du drapeau olympique à Paris, le 9 août dernier.
(AP Photo/Adrienne Surprenant)
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"J'ai décidé d'être candidate à la présidence de la République française", a déclaré devant ses partisants à Rouen (Ouest) Mme Hidalgo, 62 ans, créditée selon les sondages actuels de 7 à 9% des intentions de vote au premier tour, un résultat qui serait largement insuffisant pour se qualifier au second tour.

"Je veux que tous les enfants de France aient la même chance que celle qui m'a été donnée", a affirmé la maire de Paris . "Je suis candidate pour offrir un avenir à nos enfants. A tous nos enfants", a insisté Anne Hidalgo, figure d'un parti socialiste affaibli.

Appelant au dépassement des "divisions stériles", vantant son "expérience", sa "vision", Mme Hidalgo a également ciblé le président Emmanuel Macron, régulièrement accusé d'arrogance par ses opposants, elle a dit vouloir "mettre fin au mépris", et a insisté sur le "respect".

"Réussir la transition écologique"

"Le quinquennat qui s'achève, devait unir les Français, il les a divisés comme jamais. Il devait régler des problèmes sociaux, il les a aggravés. Il devait protéger notre planète, il a tourné le dos à l'écologie", a tancé la candidate socialiste. 

La maire de Paris, âgée de 32 ans entend placer le thème de la transition écologique au coeur de sa campagne, après avoir mené depuis 2014 à Paris une politique visant à réduire la pollution automobile.

"Nous devons réussir la transition écologique", a-t-elle lancé, promettant un "plan sur 5 ans pour décarboner notre économie", mais aussi des négociations pour augmenter les salaires, plus de décentralisation, entre autres.

La maire de la capitale a également tenu à rappeler ses origines espagnoles, et son milieu modeste. "Je suis née en Espagne d'un papa électricien et d'une maman couturière", a évoqué cette native de San Fernando à la pointe sud de l'Espagne. Arrivée en France, à Lyon, à l'âge de deux ans, Ana devient Anne et obtient la nationalité française à 14 ans.  "Je ne fais pas partie des gens nés dans le milieu du pouvoir" mais "j'ai eu la chance de bénéficier de cette promesse républicaine", "cette égalité réelle à travers l'école", a-t-elle expliqué.

Un bilan à Paris mitigé

Élue de Paris depuis 2001, elle est devenue maire en 2014 et a été largement réélue en 2020, portée par une plateforme de gauche. Elle a été aux premières loges pendant les épreuves qui ont frappé Paris, comme les attentats de 2015, l'incendie de Notre-Dame ou les manifestations des Gilets jaunes, même si elle ne les a pas directement gérées, .

Dans un entretien au quotidien britannique The Guardian, elle comparait son office à piloter un catamaran par un vent de force 7 à 9 sur l'échelle de Beaufort, juste en dessous de la tempête.

"On m'a caricaturée en +antibagnole+, alors que je suis antipollution", écrit-elle dans son livre "Une femme française", à paraitre le 15 septembre, alors que la circulation est devenue difficile dans Paris, notamment pour les banlieusards des villes voisines.

Mais elle est aussi critiquée sur la multiplication anarchique des vélos et trotinettes, sa politique de travaux publics, la saleté des rues, la prolifération des rats ou la hausse de la délinquance.

"Madame Hidalgo est responsable de l'explosion de la délinquance des mineurs à Paris", a par exemple déclaré vendredi Rachida Dati, figure de la droite parisienne. 

Ses critiques dénoncent aussi sont autoritarisme. "J'ai le même caractère que mon père, explosif !", disait-elle en 2013. Mais cette féministe note aussi que souvent "l'autorité d'un homme devient l'autoritarisme d'une femme".

Ses soutiens défendent au contraire "son écoute" et sa "capacité à rassembler"

Elle "a une capacité à comprendre les difficultés des Français", analyse le premier secrétaire du PS Olivier Faure. C'est "une force tranquille", dit-il, reprenant le fameux slogan de François Mitterrand, grand figure tutélaire du Parti socialiste, lors de sa première campagne présidentielle victorieuse en 1981.

Ses partisans saluent aussi la "stature internationale" de celle qui a géré pendant quatre ans le réseau des plus grandes villes du monde et qui a obtenu l'attribution des JO à Paris en 2024. 

Son nom vient s'ajouter à la longue liste des candidats qui veulent incarner la gauche, dans un paysage politique français marqué ces dernières années par la progression de l'extrême-droite de Marine Le Pen et l'émergence d'Emmanuel Macron au centre.