Fil d'Ariane
Trois personnes ont été tuées, une au moins égorgée, jeudi à Nice, dans le sud-est de la France, lors d'une attaque au couteau dans une église, frappant un autre lieu hautement symbolique, deux semaines après la décapitation de Samuel Paty, professeur d'histoire-géographie, près de son école.La violence de cette nouvelle attaque traitée comme un "acte terroriste " a poussé la France à remonter au niveau maximum son plan de sécurité vigipirate.
Ce jeudi matin, une femme et un homme ont été tués dans la Basilique Notre-Dame au coeur de cette ville de la Côte d'Azur vers 9H00 (heure française) et une troisième, une femme grièvement blessée, est décédée après avoir fui et s'être réfugiée dans un café proche du drame. Au moins l'une d'entre-elles a été égorgée, selon les termes de Mgr Moulins-Beaufort, le président de la Conférence des Evêques de France.
L'homme était le sacristain de la basilique. Agé de 45 ans marié il était le "père de deux filles", selon Mgr Moulins-Beaufort.
Le parquet national antiterroriste (Pnat) s'est saisi de l'enquête.
L'agresseur a été blessé lors de l'intervention de la police et transporté à l'hôpital, selon une source policière. Il a crié "Allah Akbar" ("Dieu est le plus grand", en arabe) en accomplissant son geste et a dit s'appeler "Brahim" et être âgé de "25 ans", selon une source proche de l'enquête.
Selon le maire de Nice, "une femme a été agressée avec le même mode opératoire que Samuel Paty", ce professeur d'histoire-géographie décapité le 16 octobre en région parisienne par un islamiste russe tchétchène qui a été abattu par la police.
L'homme tué a été identifié comme le sacristain de l'église, un laïc d'environ 45 ans, les deux femmes étaient, semble-t-il des paroissiennes.
"La situation est sous contrôle il ne faut pas paniquer", a indiqué la police sur place. "Les détonations que vous entendez sont provoqués par le Raid, des services de déminage", a ajouté une porte-parole Florence Gavello, porte-parole de la police.
"Une attaque au couteau, l'assaillant a été interpellé", a indiqué à l'AFP une porte-parole de la mairie de Nice. Le parquet antiterroriste a annoncé l'ouverture d'une enquête pour "assassinat et tentative d'assassinat en relation avec une entreprise terroriste".
Il s'agirait d'un Tunisien de 21 ans arrivé en France début octobre après être passé par l'île italienne de Lampedusa, selon des sources proches du dossier. Blessé par balles, il a est actuellement hospitalisé. Selon une "source locale proche du dossier", l'agresseur se nomme Brahim Aouissaoui.
Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a annoncé sur Twitter la tenue d'une "réunion de crise" à Paris, tandis que l'Assemblée nationale a décidé d'observer une minute de silence en solidarité à l'égard des victimes et de leurs proches.
IMPORTANT#Nice : une opération de police est en cours. Évitez le secteur et suivez les consignes. Après avoir eu le maire de Nice @cestrosi, je préside une réunion de crise au Ministère de l’Intérieur.
— Gérald DARMANIN (@GDarmanin) October 29, 2020
Le Premier ministre Jean Castex a quitté précipitamment, jeudi matin, l'Assemblée nationale où il était venu préciser le reconfinement pour se rendre à la cellule de crise.
Le président Macron, qui dénonce "une attaque terroriste islamiste", a annoncé le passage de 3.000 à 7.000 militaires pour l'opération Sentinelle. Il se déplacera à Nice juste après la réunion avec la cellule de crise. Le Premier ministre Castex a annoncé au Sénat passer le plan Vigipirate au niveau "urgence attentat".
Nice avait été endeuillée en 2016 par un attentat qui avait fait 86 morts sur la Promenade des Anglais le 14 juillet, en pleine fête nationale.
Ce jeudi, un Saoudien a également été arrêté après avoir blessé, avec un couteau, un vigile du consulat français à Jeddah, ville de l'ouest de l'Arabie saoudite, ont indiqué les médias officiels saoudiens et l'ambassade de France.
La chancelière allemande Angela Merkel a exprimé jeudi la "solidarité" de l'Allemagne avec la France après l'attaque.
Dans un contexte de tensions diplomatiques, la Turquie, via le ministère des Affaires étrangères, a également "condamné fermement" l'attaque qui a eu lieu à Nice. "Il est clair que ceux qui ont commis une telle attaque sauvage dans un lieu de culte sacré ne peuvent s'inspirer de quelque valeur religieuse, humaine ou morale que ce soit", a ajouté le ministère, exprimant sa "solidarité avec le peuple français face au terrorisme et à la violence".
"Toute l'Europe est avec vous", a insisté l'ancien Premier ministre belge Charles Michel président de l'Union Européenne.
Toute ma solidarité avec la France et les Français.
— Charles Michel (@eucopresident) October 29, 2020
Mes pensées vont aux victimes de l’attaque abominable de #Nice et à leurs proches.
Toute l’Europe est avec vous.
Dans un tweet en français, le Premier ministre britannique se déclarait lui "sous le choc" après cette "attaque barbare".
Je suis sous le choc d’apprendre la nouvelle de l'attaque barbare au sein de la basilique Notre-Dame à Nice. Nos pensées vont aux victimes et à leurs familles, et le Royaume-Uni est aux côtés de la France pour lutter contre la terreur et l'intolérance.
— Boris Johnson (@BorisJohnson) October 29, 2020
Le pape François a dit "prier pour les victimes", tandis que la conférence des évêques de France a souhaité que "les chrétiens ne deviennent pas une cible à abattre".
La conférence des évêques de France a qualifié l'attaque de Nice d'acte "innommable", en souhaitant que "les chrétiens ne deviennent pas une cible à abattre". Le glas a sonné dans les églises de France à 15H00 (heure française), en hommage aux victimes de l'attaque.
Le CFCM qui représente le culte musulman en France a dit condamner "avec force" cet "attentat terroriste", appelant les musulmans du pays "en signe de deuil et solidarité" à annuler les célébrations pour la "fête du Mawlid" (naissance de Mahomet).