Le Parlement français examine à l'automne 2010 un nouveau projet de loi sur l'immigration. Le texte proposé par le ministre de l'Immigration et de l'Identité nationale Éric Besson vise à un durcissement de la politique migratoire en France (voir encadré ci-contre). En sept ans, c'est le cinquième texte sur ce sujet, dans un pays pourtant marqué par une tradition d'immigration. L'accueil des étrangers a changé au fil des flux migratoires. Les gouvernements successifs ont multiplié récemment les mesures de restriction selon la situation économique. La France, à l'image de ses voisins européens et de l'Amérique du nord, développe elle aussi des législations pour réduire l'immigration.
SOMMAIRE DU DOSSIER
« Toujours un lien entre la situation économique et les tensions sur l'immigration »
Entretien
Patrick Weil, historien et politologue.
« Un dispositif très généreux »
Entretien
Arlette Vialle, directrice territoriale de l'Office français de l'immigration et de l'intégration (OFII).
La Cimade contre la loi Besson
Entretien
Antoine Decourcelle, chargé des questions du droit d'asile à la Cimade (Comité Inter Mouvements Auprès Des Évacués).
À travers le monde : migrations, immigrations...
Reportages vidéos
Dans le monde une personne sur 35 est un migrant selon l'OIM (Organisation internationale des migrations).
Dossier réalisé par Christelle Magnout - Octobre 2010
Le projet de loi Besson
Les députés français ont adopté le 12 octobre 2010 la loi sur l'immigration, par 294 voix contre 239. Les principales mesures en sont :
- L'extension de la déchéance de nationalité aux personnes naturalisées depuis moins de 10 anset qui auront été condamnées pour meurtre ou violence contre une personne dépositaire de l'autorité publique.
- Une série de dispositions pour faciliter l'éloignement des étrangers en situation irrégulière sur le sol français, en priorité, l'allongement de de la durée maximale de rétention des sans papiersde 32 à 45 joursafin de laisser d'avantage de temps aux pays d'origine pour délivrer des laissez-passer aux expulsés. - Plusieurs mesures visent aussi des ressortissants de l'Union Européenne (implicitement les Roms) abusant du « droit au court séjour par des aller-retours successifs »