France : forte mobilisation après la mort d'Adama Traoré

Trois personnes ont été interpellées dans la nuit du 23 au 24 juillet dans la région parisienne. Des heurts ont eu lieu pour la 5ème nuit consécutive depuis la mort d’Adama Traoré, lors de son arrestation. La famille, elle, attend toujours des explications.
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Adama Traore
Capture d'écran d'une vidéo postée sur Twitter par le compte @s_assbague
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La contestation se poursuit depuis la mort d’Adama Traoré le 19 juillet dernier, après son arrestation. Dans la nuit du 23 au 24 juillet, des heurts ont eu lieu dans le Val-d'Oise et trois personnes ont été interpellées. La veille, des tirs de mortiers artisanaux et de chevrotine avaient retentis dans plusieurs communes du département : Beaumont-sur-Oise, Persan et Bruyères-sur-Oise. Suite aux échauffourées, dix interpellations avaient eu lieu et quatre gendarmes avaient été « blessés très légèrement »,selon la préfecture qui faisait état d'un incendie dans une entreprise de palettes, ainsi que dix véhicules et des poubelles brûlés. 
 
Un peu plus tôt dans la journée, une marche en mémoire du jeune homme de 24 ans avait rassemblé au moins 1 500 personnes sans incident dans la commune de Beaumont-sur-Oise, d'où il était originaire. Vêtus de T-shirts « Justice pour Adama, sans justice vous n'aurez jamais la paix », les proches du jeune homme ont mené la marche, annoncée comme silencieuse mais finalement ponctuée d'applaudissements en hommage au jeune homme et de slogans « Je suis Adama » ou « Pas de justice, pas de paix ».

Bavure policière ou problème de santé ?

Adama Traoré est décédé alors qu'il venait d'être arrêté par les gendarmes. Son entourage considère qu'il s'agit d'une "bavure". Au cours d'une conférence de presse, Assa Traoré, la soeur du jeune homme accusait :  « Mon frère a été tué, mon frère a subi des violences. » Elle affirmait aussi qu'il faisait objet d'un « acharnement policier depuis plusieurs années ». 
 
Mais l'autopsie, dont les résultats ont été dévoilés par le procureur de Pontoise Yves Jannier, montre, selon lui, que le jeune homme « manifestement (...) n'aurait pas subi des violences » et souffrait d'«une infection très grave » « touchant plusieurs organes ». L'avocat de la famille, Frédéric Zajac, a annoncé qu'il avait déposé une demande de « contre-autopsie par un collège d'experts ». « Ce n'est pas pour contester la première autopsie, mais pour qu'on sache tout, qu'on arrête les fantasmes de part et d'autre. (...) Je veux que la famille sache la vérité », a ajouté l'avocat. 
 

Réactions sur les réseaux sociaux

La mort du jeune homme a suscité de nombreuses réactions sur les réseaux sociaux, autour du mot clé #JusticePourAdama, parfois associé à #BlackLivesMatter, utilisé pour dénoncer les brutalités policières contre les Noirs aux Etats-Unis. Plusieurs artistes ont fait part de leur solidarité, notamment le comédien Omar Sy et les artistes Youssoupha, Nekfeu ou encore Inna Modja.

Une cagnotte en ligne a été créée par "l'une des ancienne employeuses d'Adama Traoré". Elle vise à aider la famille à payer les différents frais de rapatriement du corps au Mali, mais aussi à régler les frais d'expertise et judiciaires.