France : François Fillon élu candidat de la droite à la présidentielle

Au terme d'un deuxième tour qui a mobilisé plus d'électeurs que la semaine précédente, François Fillon a été très largement désigné comme le candidat officiel de la droite française pour la présidentielle de mai 2017. Il obtient environ 67% des suffrages contre 33% pour son rival, Alain Juppé.
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François Fillon
© AP/ F.Mori
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"Je félicite François Fillon pour sa large victoire." C'est le candidat malheureux à la primaire de la droite qui a reconnu sa défaite le premier. Alain Juppé ne sera pas candidat à la présidentielle française de mai 2017. Son adversaire, François Fillon, a été élu ce dimanche 27 novembre pour représenter le parti Les Républicains et d'autres formations de la droite et du centre.

L'ancien Premier ministre François Fillon a été choisi par environ 67% des électeurs, selon des chiffres encore provisoires, contre 33% pour Alain Juppé, présenté comme plus modéré.

 
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Dans son discours de victoire, à Paris, François Fillon a estimé que "les électeurs ont trouvé en (lui) les valeurs françaises."  Il a salué "une victoire de fond" qui a "brisé tous les scénarios écrits d'avance" et lancé un appel au rassemblement, en rendant hommage à Nicolas Sarkozy et Alain Juppé.

Le deuxième tour de la primaire a mobilisé plus d'électeurs que la semaine dernière. Selon des estimations, quelques 4,5 millions de votants se seraient déplacés, soit environ 200 000 de plus que la semaine dernière. Ce second tour établit donc un record pour une primaire ouverte organisée en France. En 2011, 2,9 millions d'électeurs avaient participé à la primaire initiée par le Parti Socialiste, qui retente l'exercice les 22 et 29 janvier 2017.
 
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Les deux candidats viennent reconnaître les résultats dimanche 27 novembre 2016 à la Haute Autorité de la primaire, à Paris
Au premier tour, dimanche 20 novembre 2016, François Fillon avait créé la surprise avec 44,1% des voix, alors que les sondages le classait à peine en troisième position quelques semaines auparavant. Il avait éliminé l'ancien président Nicolas Sarkozy, qui n'avait recueilli que 20,7% des suffrages, contre 28,6% pour le maire de Bordeaux, Alain Juppé.

Nicolas Sarkozy a d'ailleurs été le premier des cinq autres candidats du premier tour à féliciter, sur Twitter, son ancien Premier ministre :
 

François Fillon devrait être officiellement investi dans les prochaines semaines par son parti. Il devra également dessiner les contours futur de sa direction, prérogative incombant au vainqueur de la primaire selon les statuts du parti Les Républicains. Il a également indiqué qu'il entendait dévoiler rapidement la liste - resserrée - des ministres de son futur gouvernement en cas de victoire de 2017.

Les discussions avec les formations centristes devraient également figurer au programme, en vue des élections législatives. Avec comme inconnue la stratégie qu'adoptera François Bayrou, qui n'excluait pas de concourir à l'Elysée en cas de défaite de son champion Alain Juppé.

Avec une gauche au pouvoir en miettes, François Fillon est en position de force pour l'élection présidentielle de 2017 (23 avril et 7 mai). Il sera à ce titre un des principaux adversaires du Front national de Marine Le Pen.

D'autres candidats devraient cependant émerger à droite, à commencer par Nicolas Dupont-Aignan (DLF). Michèle Alliot-Marie entretient également le suspense sur une éventuelle candidature. Les députés Henri Guaino (LR) et Jean Lassalle (ex-MoDem) ont annoncé qu'ils tenteraient de réunir les 500 parrainages nécessaires.

L'épilogue de cette primaire devrait lancer définitivement les hostilités pour l'élection présidentielle. A gauche, tous les regards sont tournés vers François Hollande. Le chef de l'Etat doit en effet annoncer très prochainement s'il brigue ou non un second mandat dans une ambiance électrique avec son Premier ministre Manuel Valls.

Dans un entretien au Journal du dimanche, Manuel Valls n'exclut pas d'être candidat face au président à la primaire du PS, expliquant vouloir "casser cette mécanique qui conduirait (la gauche) à la défaite", comme l'a évoqué samedi le président de l'Assemblée Claude Bartolone, en froid avec le chef de l'Etat. Aucun président, sous la Ve République, n'a renoncé à briguer un second mandat, exception faite de Georges Pompidou, décédé en fonctions en 1974.