France : hausse des émissions de gaz à effet de serre liées aux importations de produits alimentaires

La part des émissions liées aux importations des produits agricoles a augmenté en France, et compte désormais pour près de la moitié de l'empreinte carbone alimentaire française. C'est ce qu'indique un rapport du Haut conseil pour le climat publié ce 25 janvier.

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En mars 2017, sur une chaîne de préparation de filets de poulets dans les abattoirs JBS à Lapa au Brésil. 

En mars 2017, sur une chaîne de préparation de filets de poulets dans les abattoirs JBS à Lapa au Brésil. 

© AP Photo/Eraldo Peres, File
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Selon ce rapport, publié en pleine mobilisation des agriculteurs, "46% des émissions alimentaires sont des émissions importées", soit 63 millions de tonnes équivalents CO2, contre 42% en 2010 (61 millions de tonnes).

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Les importations atteignent ainsi "40 à 50%" des légumes les plus consommés en France, et la part de fruits, poissons et crustacés importés est également élevée, détaille le Haut conseil pour le climat (HCC). 

"Par ailleurs, 20% de la viande bovine et 30 à 40% du porc ou de la volaille consommés en France sont importés", souligne l'organisme indépendant, selon lequel "en vingt ans, les importations de viandes et préparations de volailles ont été multipliées par plus de quatre", pour "en partie répondre à la demande de l'industrie agro-alimentaire" et de la restauration.

L'élevage est à lui seul responsable de 59% des émissions de l'agriculture, un secteur qui comptait lui-même pour 18% des émissions de gaz à effet de serre (GES) de la France en 2021. Le système alimentaire dans son ensemble représente 22% de l'empreinte carbone globale des Français, selon le HCC.

Les bovins sont la principale source d'émissions directes de l'élevage (83%), qui sont essentiellement dues au méthane que les vaches produisent en rotant et à la gestion de leurs déjections. 

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Les émissions de l'élevage ont diminué de 15% entre 1990 et 2021, mais cette baisse résulte principalement d'une réduction du cheptel en raison des "difficultés socio-économiques du secteur", note l'organisme indépendant.

L'élevage est régulièrement épinglé pour ses importantes émissions de gaz à effet de serre, et la Cour des comptes avait en mai 2023 recommandé de "définir une stratégie de réduction" du nombre de vaches élevées en France. 

"Cela ne servirait à rien de donner des consignes de taux de diminution du cheptel bovin parce que si la consommation ne diminue pas en parallèle, cela augmente les importations", estime lors d'une conférence de presse Marion Guillou, membre du Haut conseil pour le climat.

"Aujourd'hui, le poids carbone des importations des pays en dehors de l'Union européenne est supérieur au poids carbone des productions européennes bovines", souligne-t-elle, à l'heure où l'UE négocie des accords commerciaux avec plusieurs pays (Australie, Vietnam, Chili, pays du Mercosur).

Le HCC recommande plutôt de commencer par manger moins de produits d'origines animales: une baisse de la consommation d'au moins 30% aiderait à réduire de moitié les émissions d'origine agricole d'ici 2050.