Police du web Ces derniers jours, en effet, la Plateforme d'Harmonisation, d'Analyse, de Recoupement et d'Orientation des Signalements (
PHAROS) s’est révélée être un outil efficace. Derrière, il y a les flics du web. N’importe quel internaute peut se servir de ce site pour "transmettre des signalements de contenus ou de comportements illicites (punis ou interdits par la loi française, ndlr) auxquels vous vous seriez retrouvés confrontés au cours de votre utilisation d'Internet," pour que tout le monde puisse jouir d’Internet comme d’un espace de liberté où chacun peut communiquer et s'épanouir", lit-on sur le site internet gouvernemental. Une plateforme que beaucoup de Français semblent découvrir, ces derniers jours, et qui dépend de la Direction Centrale de la Police Judiciaire. Pourtant, depuis sa création, en 2009, le site enregistre un nombre croissant de signalements, passant de 53 000 la première année à près de 124 000 en 2013. "C’est beaucoup" et "c’est le reflet de l’évolution de la société et du développement des réseaux sociaux", souligne la commissaire Valérie Maldonado à l’AFP. Elle dirige l’Office central de Lutte contre les Crimes liés aux technologies de l’information. Le service PHAROS compte une douzaine de policiers et de gendarmes qui traitent quotidiennement les doléances des internautes : 56% pour escroqueries par Internet, 12% de propos à connotations racistes et 10% d’affaires pédopornographiques. En 2013, 500 enquêtes ont été ouvertes dès que "le contenu ou le comportement signalé est illicite", est-il précisé sur le site de PHAROS. Mais cette police du web ne traite pas les affaires urgentes (accident, incendie, etc.) pour lesquelles le numéro 17 est à utiliser. Les suites à donner à un signalement se compliquent quand il s’agit d’un contenu diffusé sur un réseau social qui ne dépend pas du droit français comme Twitter ou Facebook (lire notre article sur
la censure). La requête sera alors transmise à
Interpol. Ces deux cas de vidéos qui ont fait beaucoup de bruit dans les médias, et la répercussion de leurs contenus devant les cours de justice, montrent bien que la liberté sur Internet à des limites. Comment les poser et les faire respecter sans tomber dans la censure comme les internautes la connaissent parfois sur Facebook ? Difficile équilibre démocratique à trouver. Toujours est-il que la police bénéficie désormais, aussi, de la toile pour traquer les délits.