Midi vient de passer. Les chaînes d'information et les radios sont en "Direct" et suivent minute après minute le fil des évènements. La France retient son souffle. Mais, contre toute attente, la surprise ne vient pas de Dammartin-en-Goële mais de la Porte de Vincennes, à Paris.
Une fusillade vient d'éclater. On annonce rapidement une prise d'otages dans une épicerie casher par un homme armé. L'individu serait l'auteur présumé de la fusillade de Montrouge de jeudi - au cours de laquelle une policière a trouvé la mort.
Dans l'épicerie "Hypercacher" située près de la porte de Vincennes, dans le XXe, un homme aurait été blessé par balle. Une employée d'un magasin situé à 200 mètres des lieux décrit "une véritable scène de guerre", avec "des policiers partout" et "des voitures dans tous les sens". Les élèves sont confinés dans les établissements scolaires alentours et la circulation vient d'être interdite par les forces de l'ordre cours de Vincennes.
Dans ce temps, à Dammartin-en-Goële, les enfants de l'école Henry Dunant sont sont évacués trois par trois, escortés par les gendarmes. Désormais, l'ouverture de ce deuxième front fait craindre une action synchronisée.
Rapidement, l'annonce de l'évacuation de la place du Trocadéro à Paris, à proximité de la Tour Eiffel, n'arrange rien. Mais cela révèle être une fausse alerte.
Selon une source proche du dossier citée par l'AFP, on apprend alors que l'homme qui a pris en otages des clients de la supérette casher est Amedy Coulibaly, 32 ans. Selon Le Figaro, il s'agit d'un délinquant multirécidiviste né à Juvisy-sur-Orge. Il avait rencontré Chérif Kouachi en détention. Les deux hommes avaient été impliqués en 2010 dans l'enquête sur une tentative d'évasion de Smaïn Aït Ali Belkacem, ancien du groupe islamique armé algérien (GIA). Israël exprime son inquiétude devant "l'offensive terroriste". Il est presque 17h. La nuit tombe doucement.