France : les points clés du discours de Manuel Valls

Ce mardi 16 septembre, le Premier ministre français Manuel Valls a prononcé son discours de politique générale devant l'Assemblée nationale et a obtenu, avec 269 voix (et 31 abstentions socialistes), la confiance des députés après un vote. Voici les points clés de son discours.
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France : les points clés du discours de Manuel Valls
Manuel Valls, Premier ministre français
(AFP)
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"Je sollicite votre confiance car la politique du gouvernement est guidée par les valeurs de la République, des valeurs chères à la gauche - la Nation, le principe d'égalité et de justice - qui s'adressent à tous les Français", a plaidé le Premier ministre pour sa deuxième déclaration de politique générale en seulement cinq mois."Réclamer la dissolution de l'Assemblée nationale, appeler à al démission du chef de l'Etat, c'est mettre en cause nos institutions. C'est donc vouloir affaiblir la France", a lancé le Premier ministre. C'est la gravité de la situation - crise gouvernementale fin août, indicateurs économiques et financiers dans le rouge, chômage au plus haut, brûlot de Valérie Trierweiler, affaire Thévenoud, cote de popularité de l'exécutif en berne - qui a amené Manuel Valls à quêter une nouvelle légitimité auprès des députés, alors que la Constitution ne l'y obligeait pas. Mais la même Constitution prévoit que, faute de confiance, il doit démissionner.Dans son discours prononcé ce mardi 16 septembre devant l'Assemblée nationale, Manuel Valls s'est montré offensif vis-à-vis de Bruxelles et de l'Allemagne. Il a, par ailleurs, répliqué à la "provocation" et à la "surenchère" que constituent à ses yeux les propositions du Medef. Deux déclarations à même de plaire à l'aile gauche du PS, qui se détourne du Premier ministre.
France : les points clés du discours de Manuel Valls
L'Assemblée nationale le 16 Septembre ©AFP
Budget En matière budgétaire, "la France décide elle seule de ce qu'elle doit faire", a lancé M. Valls, appelant à un "dialogue sincère et exigeant entre la France et l'Allemagne", alors que le gouvernement prévoit un déficit de 4,4% cette année et de 4,3% en 2015, nettement au-delà des plafonds européens. Le Premier ministre s'est engagé à "maîtriser les dépenses publiques", et à faire, comme promis, 50 milliards d'euros d'économie d'ici à 2017. Mais l'Allemagne doit elle aussi "assumer ses responsabilités" face à la croissance anémique dans la zone euros. Economie Quant aux propositions du Medef (suppression de jours fériés, assouplissement des 35 heures ou du SMIC), "personne, et je le dis clairement au patronat, ne doit prendre le risque d'affaiblir, par je ne sais quelle provocation, par je ne sais quelle surenchère, l'indispensable dialogue social qui est la marque de ce quinquennat", a tancé M. Valls. "Réformer, ce n'est pas réduire le Smic. Réformer, ce n'est pas supprimer le CDI. Réformer, ce n'est pas diminuer les salaires dans la fonction publique. Réformer, ce n'est pas casser notre modèle social", a-t-il poursuivi. Ce modèle "n'a pas vécu", selon M. Valls, répliquant là encore au patron des patrons Pierre Gattaz. Disant croire "à la main visible de l'Etat" ou citant les ouvriers parmi les composantes essentielles des entreprises, le Premier ministre a multiplié les signaux à gauche.
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Manuel Valls à l'Assemblée nationale le 16 Septembre ©AFP
Impôts Annonces principales : la baisse d'impôt sur le revenu concernera 6 millions de ménages en 2015, contre 4 millions cette année, même si aucun montant n'a été cité; le minimum vieillesse aura un petit coup de pouce (800 euros contre 792 actuellement), tandis que les petites retraites (moins de 1.200 euros) bénéficieront d'une prime exceptionnelle, d'un montant là encore non annoncé. Emploi "Personne n'aspire à devenir chômeur, ni à le rester", a également lancé M. Valls, répondant à la polémique sur la sortie du ministre François Rebsamen sur les contrôles des chômeurs. En agissant ainsi, Manuel Valls, qui espère rebondir après une rentrée catastrophique, se montre soucieux de rassembler son camp pour le vote de confiance.