France : l'ex-directrice de cabinet de François de Rugy accuse
Le Ministre de la Transition écologique a "voulu sauver sa tête en offrant la mienne". C'est ce qu'affirme dans un entretien à Ouest-France son ancienne directrice de cabinet, Nicole Klein, victime collatérale de la polémique politico-médiatique qui touche François de Rugy.
Le Ministre français de la Transition écologique, François de Rugy
AP Photo/Thibault Camus
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Nicole Klein contre-attaque. Dans un long entretien à Ouest-France, l'ancienne préfète des Pays de la Loire a décidé de rompre le silence.
Elle revient d'abord sur les conditions d'obtention du logement social qui lui ont valu son éviction du Ministère de la Transition écologique : "Mère de trois enfants, sans fortune personnelle, j’étais à l’époque (en 2002 NDLR) en train de divorcer", explique-t-elle au quotidien. Puis elle relate de quelle manière elle a été congédiée par François de Rugy.
Une démission réglée en cinq minutes
Tout s'est fait dans la précipitation. Après les révélations de Médiapart, Nicole Klein a prévenu le ministre. Il n'est alors nullement question de démission. "Quand il m’a appelée au téléphone mercredi soir, poursuit-elle, j’ai cru que c’était pour me soutenir dans un moment particulièrement douloureux (...). J’ai compris rapidement qu’il souhaitait au contraire que je parte le plus vite possible. La conversation a duré cinq minutes. Il m’a dit : «Cette affaire n’a rien à voir avec moi». J’ai refusé de démissionner, considérant que je n’avais pas failli dans ma volonté de servir toujours et jusqu’au bout", explique encore Nicole Klein.
François de Rugy ne lui a pas laissé le choix dit-elle. "Il a voulu sauver sa tête en offrant la mienne. Dès jeudi matin, avant même le décret mettant fin à mes fonctions qui est paru ce matin, son chef de cabinet et son conseiller communication m’ont retirée de tous les moyens de liaison du cabinet, dont la messagerie Telegram. J’ai quitté les lieux hier à 15 h 30 sans un mot de plus avec le ministre..."
Enfin, dans les colonnes de Ouest-France, l'ancienne directrice de cabinet du ministre confirme les dîners avec des lobbyistes révélés par le quotidien. Des repas qui ne figurent pas à l'agenda de François de Rugy et qui posent problème puisqu'ils réunissent des personnalités influentes et des chefs d'entreprise du monde de l'énergie au ministère de la Transition écologique.