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Le classement SoftPower30 est tombé, le résultat relayé par tous : la France est la nouvelle puissance la plus importante en termes de "soft power". Elle grimpe de la 5e place l’an dernier à celle de leader. Les États-Unis et le Royaume-Uni sont détrônés. Sauf que ce chamboulement du classement est moins structurel que contextuel. Avant d’entrer plus avant dans l’analyse, soyons clairs sur la définition du "soft power" ; il désigne la capacité d'influencer indirectement les autres acteurs géopolitiques et de propager son mode de pensée et de vie par des moyens autre que la violence comme le rayonnement culturel, diplomatique ou sportif.
La montée de la France dans ce classement est plus liée au contexte géopolitique mondial qu’à un véritable changement, c’était le postulat posé plus haut. Le Brexit, par exemple, affaiblit la puissance diplomatique du Royaume-Uni d’après le rapport qui accompagne le classement. Pourtant, il garde la deuxième place.
De l’autre côté de l’Atlantique, l’élection de Donald Trump aux États-Unis changent la donne : son programme politique, son attitude provocatrice et son retrait des accords de Paris sur le climat l’isoleraient sur la scène internationale. Un constat confirmé par le dernier sommet du G20.
Et c’est là que "l’effet Macron" a pu naitre. Son élection face au Front National, sa position pro-européenne, sa réponse millimétrée au retrait de Trump des accords de Paris, la poignée de main avec Trump… Autant d’éléments qui ont amplifié le rayonnement du gouvernement à l’étranger.
Et c’est là que le bât blesse. SoftPower30 est réalisé par un institut anglais. Donc orienté pro-occidental – c’est pour ça que l’on retrouve la Russie (26e) et la Chine (25e) en bas du tableau derrière des pays comme la Pologne (24e), la Grèce (23e) ou l’Irlande (19e)... Surtout que la France n’est en fait première qu’en termes de diplomatie et de présence internationale. Sur ce qui fait l’essence même du "soft power", le rayonnement culturel, elle occupe la 3e place derrière… les États-Unis et le Royaume-Uni.
Au-delà de l’orientation pro-occidentale et même pro-anglo-saxonne du classement, l’erreur (volontaire ou non) de ceux qui ont établi cette hiérarchie est de réduire le "soft power" au rayonnement des dirigeants, en reléguant au second plan tous les autres composantes de cet indicateur. Alors certes, Macron est un bon communicant. Mais, en poste depuis trois mois, son action n’a pas eu d’effets réels sur le rayonnement de la France.