Le Secrétaire général de l'Elysée Pierre-René Lemas a annoncé ce mercredi 2 avril la composition du nouveau gouvernement mené par le fraîchement nommé Premier ministre Manuel Valls. Dix-sept membres, dont le Premier ministre, forment cette nouvelle équipe qui compte de nouveaux entrants : Ségolène Royal au ministère de l'Ecologie, du Développement durable et de l'Energie, et François Rebsamen, ancien président du groupe socialiste au Sénat qui devient ministre du Travail, de l'Emploi et du Dialogue social. Le poste très convoité du ministre de l'Intérieur revient finalement à Bernard Cazeneuve, ancien ministre délégué au Budget.
Certains ministres changent de ministères. Benoît Hamon hérite du ministère de l’Éducation. Il remplace Vincent Peillon, qui ne fait pas partie de la nouvelle équipe gouvernementale. Pierre Moscovici est également évincé de Bercy, Arnaud Montebourg étant nommé ministre de l’Économie, du Numérique tout en conservant le portefeuille du Redressement Productif. Michel Sapin prend la tête du ministère des Finances et des Comptes publics. Quant à Sylvia Pinel, elle gagne le ministère du Logement et de l’Égalité des territoires. D'autres ministres de l'ancien gouvernement Ayrault gardent leurs portefeuilles : Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères et du Développement international ; Christiane Taubira, Garde des Sceaux, ministre de la Justice ; Jean-Yves Le Drian, ministre de la Défense ; Marisol Touraine, ministre des Affaires sociales ; Najat Vallaud-Belkacem, ministre des Droits des femmes, de la Ville, de la Jeunesse et des Sports ; Aurélie Filippetti, ministre de la Culture et de la Communication ; Stéphane Le Foll, ministre de l'Agriculture, de l'Agroalimentaire et de la Forêt, porte-parole du gouvernement.
Les réactions Voici des réactions politiques à la nomination mercredi du gouvernement Valls dans lequel entrent Ségolène Royal (Ecologie) et François Rebsamen (Travail): - Bruno Le Roux, chef de file des députés PS: "Le gouvernement de Manuel Valls est un pack de combat fondé sur l'expérience, la cohérence et la solidarité (...) Il traduit une hiérarchisation forte des priorités du président et du Premier ministre: l'emploi, la compétitivité, la justice sociale, la transition écologique, la sécurité(...) C'est le gouvernement d'une gauche volontariste qui assume sans complexe son ancrage réformiste et républicain. Sa constitution rapide traduit la volonté du Président et du Premier ministre de ne pas perdre une minute et d'obtenir des résultats rapides. Les députés socialistes se reconnaissent pleinement dans cette équipe et lui apporteront tout leur concours" (communiqué). - Jean-Frédéric Poisson, président du Parti chrétien-démocrate (PCD), député UMP des Yvelines: "Les causes qui ont conduit à l'échec électoral de dimanche pour la gauche ne semblent pas écartées. (...) La famille est la grande absente de ce remaniement : les Français jugeront. C'est pourquoi il est probable que, les mêmes causes produisant les mêmes effets, ce gouvernement coure à l'échec comme son prédécesseur. Il est resserré, certes. La belle affaire: il sera ramassé dans deux mois." (communiqué) - Jean-Christophe Lagarde, porte-parole du groupe UDI à l'Assemblée: "On voit un président qui s'est fait imposer son Premier ministre et qui manifestement n'a pas choisi tous ses ministres, si ce n'est pour faire plaisir à la rue de Solférino et au bureau national du PS. On prend les mêmes et on recommence. Si c'est avec ça qu'on veut un élan, je crains que François Hollande ne fasse fausse route" (couloirs de l'Assemblée). - Laurent Baumel (député PS, un des animateurs du courant "la Gauche populaire"): "il y a des signes intéressants comme le fait qu'Arnaud Montebourg étende son portefeuille et puisse intervenir sur les questions européennes. Mais je ne vois pas d'inflexion importante sur les sujets essentiels. Benoit Hamon est à l'Education alors qu'il y a des attentes fortes qui se sont exprimées sur le pouvoir d'achat." (couloirs de l'Assemblée) - Florian Philippot, vice-président du Front national: "La formule qui résume le mieux ce remaniement c'est : +On ne change pas une équipe qui perd+. Il n'y a aucun changement majeur et aucun changement de cap à attendre. Les seuls nouveaux visages, avec beaucoup de guillemets, c'est Ségolène Royal et François Rebsamen, ce qui n'est pas un signe de renouvellement des visages et des idées extrêmement probant, car (Mme Royal) était déjà secrétaire d'Etat du temps de François Mitterrand. Sur la réorganisation de Bercy, il y a un partage des rôles entre M. Sapin aux Finances et Comptes publics - il sera là pour appliquer les oukases de Bruxelles - et M. Montebourg qui, à l'Economie et au Redressement productif, sera là pour faire de l'enfumage industriel et faire croire aux Français qu'il y a un volontarisme industriel à la tête de l'Etat. Au vu des traités européens et des contraintes terribles, on sait très bien que c'est la même politique, toujours la même, celle de Bruxelles, que M. Sapin appliquera." (France Info) - Louis Aliot, vice-président du Front national: "L'Etat PS, c'est maintenant" (sur Twitter) - Rama Yade, ancienne ministre (UDI): "Remaniement: tout ça pour ça! Et des secrétaires d'Etat connus dans 1 semaine pendant laquelle les candidats feront le siège de l'Elysée!" (sur son compte Twitter)