Le ministre français de l'Economie et des Finances, Pierre Moscovici, a averti dimanche 14 juillet les
fraudeurs fiscaux ayant des comptes en Suisse, "qu'il n'y aura pas d'anonymat", ni d'"amnistie" ni d'"arrangement" à leur encontre, dans un entretien accordé à la Télévision suisse romande (voir vidéo). S'adressant aux Français qui ont des comptes non déclarés en Suisse, Pierre Moscovici a rappelé qu'une procédure "transparente" avec des "pénalités connues" a été mise en place, qui leur permet de régulariser leur situation, et de mettre fin à une situation "inconfortable". La procédure n'est "pas anonyme" mais n'est pas "pour autant publique", a-t-il indiqué aux Français souhaitant s'auto-déclarer à Bercy. "De 35 à 95 Français régularisés par mois" Selon le ministre, le mouvement de régularisation a pris de l'ampleur dernièrement. Il était d'environ 35 par mois, "est passé à 95 par mois et peut encore accélérer". Le ministre français a encore évoqué la nouvelle
convention sur les successions entre la France et la Suisse signée jeudi dernier à Paris. Selon lui, cette signature est un "pas sur la voie de l'échange automatique d'information", considérée comme la fin du
secret bancaire. La Suisse n'est "pas une cible" pour la France Pierre Moscovici a encore indiqué qu'il ne confondait pas "fraudeur fiscal, évadé fiscal et frontalier", et que la France n'était pas jalouse du succès économique de la Suisse. La Suisse n'est "pas une cible" pour la France, qui ne lui met pas "l'épée dans les reins", a encore indiqué le ministre français en réponse aux critiques suisses. Selon lui, la Suisse est "un pays frontalier, qui est une démocratie particulière, mais qui ne peut pas rester à l'écart du monde". "Je souhaite une Suisse de plus en plus européenne," a-t-il conclu.