France : quelles mesures pour ce reconfinement ?

Ce mercredi 28 octobre, Emmanuel Macron a annoncé un nouveau confinement. Les Français se sont donc à nouveau isolés, à compter de ce vendredi 30 octobre. Ce confinement sera néanmoins différent du précédent, plus strict. Jeudi, le Premier ministre, Jean Castex, et les ministres du Travail et de l'Economie notamment, ont détaillé les différentes mesures mises en place dont les aides aux entreprises.
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Macron allocution 28 octobre
Emmanuel Macron a annoncé un reconfinement ce mercredi 28 octobre, lors d'une allocution télévisée. 
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Après un confinement qui avait duré près de deux mois, au printemps dernier, et face à l'inefficacité du couvre-feu récemment annoncé, les Français vont devoir se confiner à nouveau, pour une durée minimum de quatre semaines. Ce deuxième confinement sera néanmoins plus souple que le précédent. 

Pour éclairer les annonces du président de la République, le Premier ministre, Jean Castex, a pris la parole jeudi lors d'une conférence de presse. Des protocoles sanitaires ont été publiés dans la journée par les différents ministères concernés. 

Les crèches, les écoles et les lycées restent ouverts

C'est sûrement la différence de taille qu'il faut noter. Contrairement au premier confinement, qui avait vu les différents établissements scolaires fermer, dans un premier temps, cette fois-ci, seules les universités dispenseront des cours à distance.
Les écoles maternelles, primaires, les collèges et les lycées ouvriront donc leurs portes le lundi 2 novembre, pour la rentrée.

"Dès la rentrée de lundi le protocole sanitaire sera renforcé pour assurer la protection de tous. Conformément à l'avis que nous a transmis hier le Haut Conseil de la santé publique, le port du masque sera étendu aux enfants du primaire dès l'âge de 6 ans", a annoncé le Premier ministre à l'Assemblée nationale.

"Nos enfants ne sauraient être durablement privés d'instruction", avait déclaré le chef de l'État la veille, lors de son allocution télévisée. De nombreuses inégalités, notamment liées au difficile accès des familles les moins aisées aux plateformes numériques, avaient été constatées suite au premier confinement. Les enseignants avaient eu du mal à maintenir le contact avec certains de leurs élèves.
De nombreux parents avaient également éprouvé des difficultés à gérer, à la fois leur travail et la garde de leur(s) enfant(s).

Le retour de l'attestation 

Comme en mars dernier, tout déplacement ne pourra se faire qu'après avoir rempli une attestation, téléchargeable sur le site du gouvernement. Il y en aura de trois types :

 La première permettra de sortir de chez vous pour faire des courses, aller à un rendez-vous médical, pour un "motif familial impérieux", sortir faire du sport ou prendre l'air, (seul et à moins d'un kilomètre à la ronde). Les marchés ainsi que les parcs et jardins resteront d'ailleurs ouverts, a indiqué Gabriel Attal, le porte-parole du gouvernement, chez nos confrères de la radio RTL. "Les marchés –couverts ou en plein air– restent ouverts, comme les parcs et jardins".En ce qui concerne les parcs et jardins, seules les personnes habitant à un kilomètre pourront s'y rendre, au cours de leur balade quotidienne autorisée. Il sera également possible de sortir pour se rendre à une convocation judiciaire ou administrative ou encore pour une participation à des missions d'intérêt général sur demande de l'autorié administrative.

• La seconde sera liée au travail, car même si Jean Castex a demandé un "recours au télétravail qui doit être le plus massif possible", il n'en devient pas pour autant obligatoire. Là aussi, comme lors du premier confinement. Il faudra la présenter en cas de contrôle, accompagnée d'un justificatif de votre employeur. 

• La dernière attestation est, elle, une nouveauté. Les collèges et lycées restant ouverts, les parents qui accompagnent leurs enfants dans un établissement scolaire auront besoin d'une dérogation pour les y amener et venir les chercher.

Toute absence d'attestation pour justifier une sortie entraînera une amende de 135 euros

Certains commerces et secteurs restent ouverts 

En mars dernier, de nombreux commerces avaient été contraints de baisser le rideau et seuls ceux jugés essentiels à la vie de la nation avaient la possibilité de continuer leur activité.

Cette fois-ci, seront concernés par le maintien : le secteur agroalimentaire, les commerces alimentaires, les grandes surfaces, les pharmacies, banques, stations-service, les garages automobiles, le secteur de l'énergie, des télécoms, de la distribution d'eau, vendeurs de journaux. Le secteur du BTP, les services publics, les usines resteront également ouverts.

La nouveauté de ce reconfinement résidera notamment dans l'ouverture des Ehpad, qui auront la possibilité d'accueillir des visites, dans le strict respect des gestes-barrière, tout comme les cimetières, particulièrement visités en ce début novembre, à l'occasion de la Toussaint.

Les secteurs dits "non essentiels" devront, eux, fermer leurs portes. Cela concerne notamment les auto-écoles, les bars, les salles de sport, les instituts de beauté, les salons de coiffure ou encore les discothèques, les salles de spectacles, les cinémas et les musées. 


15 milliards d'euros par mois pour les entreprises 

Les salariés qui ne pourront pas travailler continueront de bénéficier du chômage partiel, avait précisé Emmanuel Macron lors de son intervention mercredi soir.  Le niveau d'indemnisation des salariés, qui devait baisser à compter du 1er novembre, est finalement maintenu à 84% du salaire net, avec un reste à charge de 15% pour les entreprises, jusqu'au 31 décembre 2020. 

Le gouvernement se laisse la possibilité de réévaluer la situation tous les quinze jours, en fonction de la dynamique de l'épidémie.

Sur le front économique, l'activité va chuter de 15%, après avoir plongé de 30% lors du premier confinement. Les mesures de trésorerie annoncé par le chef de l'État pour soutenir les entreprises face au paiement de leurs charges ont été précisées jeudi. 

Ce reconfinement est "un coup dur" pour les entreprises, a reconnu le ministre de l'Economie Bruno Le Maire, en annonçant que le fonds de solidarité pour les entreprises obligées de fermer allait être réactivé et élargi aux sociétés comptant jusqu'à 50 salariés (et non plus 10). Au total les mesures de soutien s'élèveront à 15 milliards d'euros par mois, a-t-il ajouté.

Autre aide : les propriétaires qui renonceront à "au moins un mois de loyer" entre octobre et décembre pour certaines entreprises bénéficieront d'un crédit d'impôt, a-t-il ajouté.

Pour le secteur de la culture il s'agit d'un "coup de tonnerre", a admis la ministre de la Culture Roselyne Bachelot en promettant des "mesures complémentaires" de soutien.