Fil d'Ariane
L’importance des enjeux liés au secteur du numérique s’est renforcée entre l’élection présidentielle française de 2017 et celle de 2022. La pandémie de Covid-19 et la guerre en Ukraine y ont contribué. Cependant, la thématique est peu présente depuis le début de la campagne.
La souveraineté française dans le domaine du numérique, l’éducation aux outils numériques et l’accès à ces outils reviennent dans la plupart des programmes. Seuls Philippe Poutou, candidat du Nouveau Parti Anticapitaliste et Nathalie Arthaud, de Lutte Ouvrière, ne se sont pas prononcés sur cette thématique.
En matière de numérique, la candidate Les Républicains Valérie Pécresse axe son programme autour de l’éducation. Elle souhaite créer un code de protection des mineurs, afin de les protéger.
Elle souhaite aussi fournir un ordinateur à chaque lycéen pour que tous soient égaux dans la prise en main des outils numériques. La candidate LR est favorable à la création d’une école nationale du numérique, où des jeunes, repérés dès le lycée seraient formés et rémunérés, et devront travailler dans la fonction publique pendant dix ans.
Le programme de la candidate du Rassemblement National Marine le Pen ne contient aucune mesure directement sur le numérique. Cependant, dans une interview au Point publiée le 4 novembre 2021, elle a déclaré vouloir favoriser le développement de géants numériques français et européens pour faire face aux Gafam.
Les Gafam, qu’est-ce que c’est ?
Le candidat du parti Reconquête Eric Zemmour souhaite « doter la France des moyens de son ambition numérique. » Pour cela, il s’est prononcé en faveur de l’apprentissage de la programmation, dès le collège. Il veut également garantir un accès à une connexion internet rapide et sécurisée pour tous les Français.
Il se démarque des autres candidats en étant le seul candidat à mentionner la blockchain et le Web3 dans son programme, en souhaitant accélérer les investissements dans le domaine. Enfin, il estime que la souveraineté numérique française nécessite des investissements dans la cybersécurité.
À quoi sert la blockchain ?
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Pour Nicolas Dupont-Aignan, candidat du parti Debout la France, la souveraineté française est au cœur de son programme sur les enjeux numériques. Pour cela, tout comme Marine Le Pen, il envisage d’encourager la création de réseaux sociaux et moteurs de recherches par et pour les pays francophones, comme ce qui est fait en Chine par exemple.
Un autre aspect qu’il juge important est lié à la formation aux outils numériques. Comme Eric Zemmour, il souhaite mettre en place des cours de programmation dès le collège. Enfin, s’il est élu, il va renforcer la lutte contre la précarité numérique et l’illectronisme.
Le programme du candidat du parti Résistons ! Jean Lassalle met en avant le désenclavement des zones rurales. Il propose donc d’installer la 4G et la fibre optique sur tout le territoire.
Il souhaite aussi affirmer la souveraineté de la France dans le domaine, en renforçant les capacités nationales de cyberdéfense. L’éducation au numérique fait aussi partie de son programme, avec la création d’un Capes destiné à la maîtrise des outils numériques.
Le président sortant Emmanuel Macron envisage, en cas de réélection, de poursuivre la couverture numérique du territoire. Pour cela, il souhaite que tout le territoire soit équipé de la fibre d'ici 2025. Il veut également que l'enseignement du code et du numérique soit généralisé à partir de la 5e.
Alors qu'il présentait son programme le 17 mars, Emmanuel Macron a annoncé qu'il était favorable à l'élaboration d'un métavers propre à l'Union européenne. L'objectif : « permettre à tous nos créateurs de ne pas dépendre d'acteurs anglo-saxons ou chinois qui pourraient contourner les règles du droit d'auteur et du droit voisin. »
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Candidat pour La France Insoumise, Jean-Luc Mélenchon souhaite élever le numérique comme bien commun. Pour cela, il souhaite que chacun puisse avoir un accès minimal à internet gratuitement.
Il souhaite aussi conserver les guichets d’accueil du public et les formulaires papiers, malgré la dématérialisation des services, pour aider les français touchés par la fracture numérique. Le candidat insoumis envisage aussi de garantir la neutralité du net, pour faire en sorte que la France ne soit pas dépendante des Gafam.
Le candidat d’Europe Écologie les Verts (EELV) Yannick Jadot considère qu’Internet doit être accessible à tout le monde et propose des dotations à tarifs préférentiels pour se procurer des outils numériques. Il envisage également de taxer les géants du numérique pour permettre la création de contenus culturels.
Le candidat écolo souhaite également renforcer l’éducation à l’usage « sobre et démocratique » du numérique, à travers l’apprentissage de l’open data et de logiciels libre à l’école.
Candidate pour le Parti Socialiste (PS), Anne Hidalgo propose un programme liant le numérique à la transition écologique. Elle souhaite notamment que les centres de données mettent en place une charte afin de réduire leur empreinte carbone.
Elle désire également aller vers une consommation plus raisonnée des produits numériques, à travers le développement du reconditionnement d’équipements électroniques.
En matière de numérique, Fabien Roussel, candidat du Parti Communiste Français (PCF) propose de mettre en place une éducation au numérique pour lutter contre le cyber-harcèlement et informer sur les réseaux sociaux. Il souhaite aussi ériger la lutte contre le cyber harcèlement et harcèlement scolaire comme « grande cause nationale ».
Le candidat communiste souhaite aussi agir en faveur des droits des travailleurs des plateformes numériques, pour leur permettre d’obtenir un statut et des droits sociaux. Pour cela, s’il est élu, il introduira une loi prévue à cet effet.