France : rentrée pour 12 millions d'élèves

Image
France : rentrée pour 12 millions d'élèves
Paris, ce 2 septembre 2014, jour de rentrée scolaire..
photo Frantz Vaillant (TV5Monde)
Partager4 minutes de lecture
Après deux mois de vacances, les 12 millions d'écoliers, de collégiens et de lycéens font leur rentrée des classes ce mardi matin et découvrent pour la plupart les nouveaux rythmes scolaires. Seules "une vingtaine ou une trentaine" de communes sur 24.000 refusent de les appliquer, mais l’État saisira la justice là où les maires décident de fermer les écoles. Ambiance...
Pleurs et retrouvailles C'est la rentrée! L'heure des retrouvailles pour certains élèves, quand d'autres sont "contents mais stressés". Des petits pleurent et s'accrochent à leurs parents qui, eux, discutent des nouveaux rythmes scolaires, grande controverse de ces premiers jours d'école.                    "Je suis avec Alix!", lance Félicien, 6 ans, devant une école maternelle de Lyon. Il a prévu de s'asseoir à côté de son amie, au dernier rang, pour se raconter leurs vacances.                   Devant le collège Debussy à Saint-Germain-en-Laye, Aya entre en sixième. "Je suis trop contente et un peu stressée. Ça fait un peu bizarre, c'est l'école des grands maintenant." Sixte confie avoir "un petit peu peur": "Je ne sais pas si ça va être bien."                   A Strasbourg, comme ailleurs, les conversations portent sur les nouveaux rythmes scolaires, lancés l'an dernier dans quelques villes pionnières et généralisés en cette rentrée dans toutes les écoles publiques. La réforme instaure une cinquième matinée de classe, généralement le mercredi, et préconise des activités périscolaires à la charge des communes.                   Ces dernières, facultatives, sont devenues le point de cristallisation de la fronde de maires qui critiquent leur coût (partiellement pris en charge par l'Etat et les Caisses d'allocations familiales) et les difficultés d'organisation. Au point d'occulter l'objectif premier de la réforme: un enseignement plus efficace grâce à une meilleure répartition du temps scolaire.                   Le maire UMP de Marseille Jean-Caude Gaudin, à la pointe de la contestation avec son collègue UMP de Nice Christian Estrosi, a été pris à partie par des parents, dans une école chic du 7e arrondissement. Les activités périscolaires se mettront en place dans quelques semaines, le temps de trouver des animateurs, explique le maire. "Il faut susciter les vocations", lui lance un père, "vous aviez le temps" de les organiser.

Education et rythmes scolaires - Grand angle du 64' de TV5MONDE

Présentation : Mohamed Kaci

02.09.2014Invité : François-Xavier Bellamy, enseignant et agrégé de philosophie / Editorialiste : Sylvie Braibant, TV5MONDE
TV5 JWPlayer Field
Chargement du lecteur...
"L'école est obligatoire" 
Ailleurs, c'est la nature des activités prévues qui fait envie. "J'ai une copine qui me disait qu'ils feront des cours de hip hop. Chez nous, à Strasbourg, on ne sait toujours pas ce que la ville va proposer et ça ne commencera que le 28 septembre", grogne Edna Goffin-Berger, mère de trois enfants en maternelle, CP et CM1. 
                  
Lyon a choisi de regrouper les activités périscolaires le vendredi après-midi, plutôt que de les étaler dans la semaine, mais l'institutrice ne savait pas ce qui serait proposé, a regretté un parent. "C'est flou. Au final, je pense que ce n'est pas une bonne idée." 
                  
Mercredi sera une journée test, des maires - entre 20 et 30 selon la ministre de l'Education nationale Najat Vallaud-Belkacem - ayant prévu de cadenasser les grilles des écoles (comme dans l'Essonne ou le Val-de-Marne) ou d'enlever les poignées de portes pour empêcher élèves et enseignants d'accéder à leur classe (dans la Loire). 
                  
"Nous ferons en sorte que tribunal administratif puisse leur enjoindre d'ouvrir l'école", a prévenu mardi la ministre. "L'école est obligatoire", "quand on se met en infraction à la loi, il y a des sanctions qui tombent", avait-elle dit la veille. 
                  
Selon elle, toute réforme engendre des "frottements ici ou là". Mais "dans l'immense majorité des communes concernées (...) les choses devraient bien se passer." 
                  
La réforme de 2008, sous la droite, instaurant la semaine de quatre jours pour faire des économies de postes et entraînant la suppression de deux heures hebdomadaires de classe, avait été "bien plus brutale et rapide", a-t-elle ironisé. 
                  
La nouvelle ministre a aussi tenté de valoriser ses autres chantiers. Les rythmes "ne sont pas l'alpha et l'omega de cette rentrée", a-t-elle plaidé. Mardi, elle a accompagné, au collège Louise-Michel de Clichy-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), François Hollande, qui a choisi de mettre l'accent sur la réforme de l'éducation prioritaire et d'annoncer "un grand plan numérique pour l'école". 
                  
La rentrée 2014 voit aussi l'arrivée d'enseignants de nouveau formés. La réforme de l'évaluation des élèves et l'éducation à l'égalité fille-garçon, autre thème polémique, font partie des chantiers de la rentrée.