Raffineries bloquées, centrales nucléaires partiellement en grève, voitures de police en feu, manifestations qui dégénèrent... La presse étrangère semble stupéfaite par les récents événements. Où est donc la "
"Désormais, uniquement dans la chanson !" semblent penser quelques éditorialistes étrangers.
cible le syndicat CGT. Elle écrit, désolée :
A quelques jours de l'Euro 2016 fleurissent les premiers bilans du quinquennat du chef de l'Etat. L'occasion de rappeler l'impact médiatique et électoral souvent désastreux de certaines décisions et autres affaires.
Au cours de sa campagne, en 2012, le candidat Hollande promettait
une " réforme fiscale" censée avoir "
une double vocation : redistribuer justement et financer efficacement"
.A moins d'un an de la prochaine élection présidentielle, force est de constater que "la révolution fiscale" n'a pas eu lieu. La symbolique taxation à 75 % des revenus situés au-delà du million d'euros a été censurée par le Conseil constitutionnel. Autre idée abandonnée : l'écotaxe poids lourds. Elle devait frapper les camions empruntant certaines routes : la colère des "bonnets rouges" en 2013 en a eu raison.
Mais le plus sensible est ce "raz-le-bol fiscal" qui exaspère toujours les contribuables.
Selon les chiffres d'Eurostat, entre 2009 et 2012, la charge fiscale globale est passée
de 42,1 % à 45 % du PIB. Dès la rentrée 2012, le gouvernement Ayrault annonce 10 milliards de hausses supplémentaires !
Jérôme Cahuzac, alors ministre du budget, assure qu'il « n'y aura pas d'effort fiscal supplémentaire " mais la promesse s'évapore presque aussitôt : il y aura, en fait, dans les années qui suivront, de nouvelles hausses des prélèvements obligatoires. Quand Valls devient Premier ministre, il reconnaît la très forte pression fiscale subie par 50 % des ménages français : "Entre 2010 et 2012, la droite a augmenté les impôts de 30 milliards. Et entre 2012 et 2014, la gauche les a augmentés aussi de 30 milliards. Cela suffit, c'est trop. Trop d'impôt, selon la vieille formule, tue l'impôt et tue surtout la compétitivité de notre pays."
Et sans effet réel sur l'emploi.
2- Pôle emploi fait le plein
En 2012, pendant sa campagne, François Hollande avait fait des jeunes sa priorité. A moins d'un an de la prochaine élection présidentielle, ils sont près de 100 000 de plus à pointer à Pôle emploi.
Ce sont les diplômés de l'université qui souffrent : 45% à peine sont en CDI. Selon l'Insee, les ouvriers, employés, jeunes, personnes sans diplôme, parents isolés et immigrés sont les plus touchés. Malgré une récente bonne nouvelle, une baisse de 0,6 % (19 900 personnes) du nombre de demandeurs
Comment exiger de payer sans broncher l'impôt sur le revenu quand le ministre du Budget lui-même avoue détenir un compte à l'étranger ? Ceux qui donnent des ordres ne devraient-ils pas, d'abord, donner l'exemple ?
Il s'agit, à ce jour, du scandale politico-financier majeur du quinquennat de François Hollande. Elle touche Jérôme Cahuzac ministre délégué chargé du Budget. En décembre 2012, le site d'information en ligne
Mediapart révèle qu'il possède un compte
non déclaré ouvert chez UBS à Genève, puis transféré à Singapour. Jérôme Cahuzac, dans un premier temps, nie avec force. Il dément
"les yeux dans les yeux " face aux plus hautes autorités de l’Etat, à l'Assemblée nationale mais aussi face aux Français.
Las ! Le 19 mars 2013, François Hollande annonce le départ de son ministre du gouvernement. L'ex-chirurgien finit par reconnaître les faits le 2 avril 2013 devant les juges d'instruction.
El Pais explique aux Espagnols qu’il s’agit là “d’un nouveau revers politique pour le président socialiste le plus impopulaire, un président qui avait promis une république “irréprochable”.
Au Royaume-Uni, The Daily Telegraph constate : “L’Ancien Monsieur impôt français (…) à l’origine des coupes drastiques des dépenses publiques, le ministre qui 'luttait contre l’évasion fiscale', le 'Monsieur propre' du gouvernement socialiste, admet finalement avoir eu un compte caché en Suisse ! La vertigineuse chute de Cahuzac va saper les efforts du gouvernement socialiste pour se démarquer du gouvernement de centre-droite de Nicolas Sarkozy dont plusieurs collaborateurs, à commencer par Sarkozy lui même, ont été mis en cause dans des scandales de corruption".
Cette affaire de haut fonctionnaire en délicatesse avec le fisc sera suivi par plusieurs autres.
Citons en deux :
- Le 31 mars 2014, Yamina Benguigui, ministre déléguée à la Francophonie, est soupçonnée d'avoir menti sur sa déclaration de patrimoine. Elle n'est pas reconduite dans le gouvernement Valls.
- Le 4 septembre 2014, Thomas Tevenoud, Secrétaire d'Etat au commerce extérieur, démissionne pour ne pas avoir répondu à ses obligations de contribuable.
4- Déchéance de nationalité et révision de la constitution (2015)
Le 16 novembre 2015, trois jours après les attentats de Paris et Saint-Denis, François Hollande s'adresse à la nation. Il annonce une révision de la Constitution pour y introduire l'état d'urgence et un élargissement de la déchéance de nationalité à tous les terroristes français. Les parlementaires, unanimes, applaudissent. Quatre mois
plus tard, le dossier est enterré. L'unité nationale post-attentats a volé en éclat. Trop de blocages politiques sont apparus, y compris au sein du gouvernement. Christiane Taubira, garde des Sceaux, n'a jamais caché son hostilité au texte. Elle parle d'un "désaccord majeur" avec François Hollande sur cette question de la déchéance de nationalité. Elle démissionne le 27 janvier.
Le journal néerlandais De Volkskrant, écrit, lucide : “Il est en effet peu probable que des djihadistes – sans parler des kamikazes – se laisseront effrayer par la perspective de perdre leur passeport français.”
La Libre Belgique rappelle, elle, que "la déchéance de nationalité est une revendication historique de la droite et de l’extrême droite. Le président prend “le risque de cabrer la gauche”. Le quotidien Le Temps livre son analyse un mois après les attentats : “Le piège semble se refermer sur un exécutif pris en étau entre ses contraintes politiques et ses impératifs sécuritaires”.
"La fin du quinquennat de François Hollande ressemble à une guerre de tranchées, écrit Richard Werly, correspondant suisse de Le Temps à Paris. "La France nous inquiète" ajoute-t-il. À l'approche de l'Euro de football, "des dérapages et des bavures peuvent toujours survenir" estime-t-il.
Selon un récent sondage, à peine 14 % des français souhaitent que François Hollande se représente à la présidentielle en 2017 et à peine 16 % des personnes interrogées le considèrent comme un "bon président".