Fil d'Ariane
La Grèce ne sera pas, mardi, l’invitée d’honneur du défilé militaire du 14 juillet à Paris. L’hôte de la France, pour la Fête nationale, est le Mexique. Mais lors de son intervention télévisée, mardi à 13 h, le président français parlera bien plus d’Athènes que de Mexico. Analyse.
Vrai. Il suffit de parcourir la presse française ce lundi et lire les nombreuses interventions d’économistes à propos du maintien de la Grèce dans la zone euro pour comprendre qu’un «Grexit» était, vu de Paris, la pire des solutions. Le revirement de l’ancien président Nicolas Sarkozy, qui, après avoir appelé «à ne pas céder» au premier ministre Grec, Alexis Tsipras, a finalement affirmé qu’il fallait tout faire pour «trouver un compromis», est emblématique.
Hormis la position singulière de l’ancien premier ministre et présidentiable Alain Juppé, qui a plaidé pour une sortie ordonnée de la Grèce de la monnaie unique, la seule formation politique favorable à ce scénario est le Front national. La donne est plus compliquée à l’extrême gauche, partagée entre son rejet de la monnaie unique et de l’austérité à l’allemande, et son soutien à Syriza. François Hollande peut donc se targuer d’avoir défendu, à Bruxelles, une ligne largement partagée par la classe politique française. Il donne, avec cet accord européen obtenu à l’arraché, à la fois l’image d’un défenseur de l’intérêt national, d’un défenseur du projet européen – «Garder la Grèce était un argument de civilisation», a-t-il dit – et d’un négociateur acharné. Carton plein.
Vrai. «Tous les pays membres de l’Union européenne et de la zone euro n’ont pas le même rapport à la monnaie unique et au projet communautaire, nous expliquait la semaine dernière en «off» un ministre français. Certains, surtout parmi les nouveaux membres, le voient comme un bouclier protecteur. Pour la France, l’Europe demeure une mission.» Cette présentation de la donne européenne est, sur le fond, assez juste. La France a fait du projet communautaire l’épicentre de son action politique et diplomatique, manière de s’affirmer aussi face au leadership économique incontesté de l’Allemagne sur le continent.