François Hollande se déclare... satisfait

Candidat ? Pas candidat ? Le chef de l'Etat Français était attendu pour faire connaître son intention de se représenter, ou non, à la prochaine élection présidentielle. Pas de réponse précise mais, malgré tout, un discours de pré-campagne et des mots forts sur la place de l'islam au sein de la république française.
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Hollande Wagram
" La démocratie sera toujours plus forte que la barbarie qui lui a déclaré la guerre" a déclaré François Hollande
 
(capture d'écran)
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C'est peut-être notre confrère de la RTS qui résume le mieux la position de François Hollande, à l'issue de son discours-fleuve ce jeudi, salle Wagram à Paris. Le chef de l'Etat s'exprimait à l'occasion  d'une allocution sur " la démocratie face au terrorisme " devant la Fondation Jean-Jaurès, la Fondation européenne d’études progressistes et le think tank Terra Nova.

Michel Beuret écrit :

Le ton, en effet, était celui d'un candidat en pré-campagne : "Je veux le dire, au nom du suffrage universel, dont je suis encore jusqu’au mois de mai le seul qui en ait eu l’onction (...) que dans une démocratie, il y a l'élection. Ah ce n’est pas facile l’élection, il faut la mériter, il faut s’y préparer et il faut respecter les citoyens".

Puis, l'affaire se précise sans jamais apparaître nettement : "Je ne me détournerai pas de cet objectif qui m’a animé tout au long du quinquennat. J’ai ressenti plus qu’aucun autre ce que représente la France. Je ne laisserai jamais la France s'abîmer, être altérée ou réduite, c’est le combat d’une vie. Nous sommes la France, un pays dont les choix seront décisifs pour l’avenir de l’Europe, pour son existence même (...) Nous sommes la France et c’est ainsi que nous vaincrons le terrorisme".


Parce que le moment était opportun, François Hollande, le sourire entendu, a évoqué ses adversaires politiques et lancé ses piques contre les candidats de droite qui,  "pris dans leur envolée, ou dans leur emballement, ou dans leur fuite en avant, parce qu’ils ne se sentent plus de limite, ils sentent que le pouvoir est là, à portée de main, ils pensent que l’élection, c’est la primaire, et que le reste n'a plus d'importance, que les Français viendront signer au bas de la page. Il s'en est pris, sans le nommer, à Nicolas Sarkozy, qui avait dénoncé les " arguties juridiques " soupçonnées de freiner la lutte contre le terrorisme. Le chef de l’Etat a souligné que " les principes constitutionnels ne sont pas des arguties juridiques" (...) "Arguties juridiques, la présomption d’innocence ? Pourtant, bien commode à brandir lorsqu’il s’agit de plaider pour son propre compte"  a-t-il raillé.

Une certaine idée de la France

Le Chef de l'Etat a ensuite mis en garde contre tout bouleversement social, et défend cette certaine "idée de la France", la cohésion nationale, la place de la France dans l'Europe.

"Il y a, dans ce concours que l’on voit, qui va durer, cette espèce de course pour liquider le modèle social. Comme s’il était trop lourd. Là est le danger. Le modèle social est inséparable de la démocratie. C’est le sens des réformes que j’ai conduites depuis 2012, donc je vous fais grâce du rappel, ce serait trop long".

La place de l'Islam dans la république

François Hollande a souligné que les terroristes "dévoient l’islam pour diffuser la haine". "Avant de nous atteindre, ils s’en sont pris à leur propre religion, les musulmans ont été les premières victimes (...)  "La laïcité, ce n’est pas une mystique, une religion d’Etat contre les religions. C’est un ensemble de règles de droit qui organise la vie dans la République. C’est avant tout un principe de neutralité qui s’impose à l’Etat. Mais aussi aux citoyens qui doivent la respecter. La loi de 1905 a été conçue un moment où la pratique de l’islam en France en concernait qu’une infime partie de la population. Les principes posés il y a un peu plus d’un siècle. L’islam peut-il s’accommoder de la laïcité ? Ma réponse est oui. Clairement oui. L’immense majorité de nos compatriotes musulmans nous en donnent chaque jour la preuve. Tant que je suis président de la République, il n’y aura pas de législation de circonstance, aussi inapplicable qu’inconstitutionnelle."